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Les grévistes décident de se déplacer à Alger : Le bras de fer persiste à la Setram

par K. Assia

La grogne s'amplifie chez les travailleurs grévistes de Setram Oran. Hier, le personnel a empêché le premier responsable de l'unité d'Oran à accéder à son bureau, a-t-on appris, hier, de sources syndicales. L'absence de négociations entre la direction et le syndicat ne fait qu'envenimer la situation et les grévistes sont, selon eux, décidés à aller jusqu'à Alger pour trouver des solutions au mouvement de contestation auprès de la direction générale. C'est, en substance, la décision du partenaire social. « Les 600 travailleurs devaient se rendre, hier, pour rencontrer les décideurs puisqu'au niveau local, ils refusent toujours de négocier » indique-t-on. Hier encore, les syndicalistes ont affirmé qu'ils ont tenté d'ouvrir un dialogue avec l'administration, mais leur demande a été rejetée.

Nos tentatives de joindre la direction de Setram pour d'amples explications ont été vaines. Après une assemblée générale organisée cette semaine et une évaluation de la situation, le personnel a décidé de maintenir la grève jusqu'à la satisfaction des revendications. Les grévistes exigent le départ du directeur, le paiement des heures supplémentaires et le changement du plan de gestion de l'entreprise. Ce sont, en effet, les revendications formulées par la base. Aucune porte n'étant ouverte pour le dialogue, la situation tend vers le pourissement. Cette situation risque de se corser à l'avenir, notamment avec la saison des fortes chaleurs et la période des vacances où Oran connaît un afflux considérable de visiteurs. Le syndicat précise que toutes les voies de dialogue ont été épuisées pour trouver un terrain d'entente avec les responsables, « mais en vain ».

Devant cet état de fait, affirment les syndicalistes, « le recours à l'assemblée générale a été la seule solution pour connaître la décision définitive de la base qui a voté à l'unanimité le maintien de la grève jusqu'au départ du directeur ». Rappelons que l'origine de cette grève est l'emploi du temps chargé, dénoncé par le personnel. « Depuis deux ans, les grévistes travaillent 48 heures par semaine au lieu de 40 heures légales, sans que les heures supplémentaires ne soient rémunérées et prises en considération par la direction », indique le syndicat. Celui-ci rappelle qu'un préavis de grève a été déjà déposé à l'inspection de travail et que le mouvement est légal. Les grévistes ont souligné également que parmi les causes à l'origine de cette grève illimitée, « le licenciement abusif décidé par la direction à l'encontre de leur collègue, un agent de sécurité au sein de l'entreprise ». Celui-ci avait observé une grève de la faim de 12 jours « pour dénoncer le contrat de travail partiel imposé par la direction de Setram ». Les agents de sécurité avaient protesté au courant du mois d'avril dernier, en observant un arrêt de travail de deux jours pour exiger un contrat à durée indéterminée au lieu d'un contrat à durée déterminée. La direction de SETRAM avait, selon un communiqué parvenu à notre rédaction, qualifié cet arrêt de travail d'illégal et sans préavis de grève. « Cette contestation a été décidée la veille du 1er mai de manière illégale et observée par les agents de vente de billetterie, des contrôleurs et certains conducteurs », ont indiqué des sources de la direction, et d'ajouter « que ces derniers n'ont jamais fait part de leurs préoccupations à la direction quant à la détérioration de leurs conditions. Pour ce qui est des agents de sécurité, ces derniers ont signé cette semaine leurs contrats de travail à durée indéterminée », ajoute la même source. La direction dément, selon notre source, avoir été contactée par le syndicat pour trouver un terrain d'entente avec les grévistes. Notons, par ailleurs, qu'un service minimum a été instauré à l'occasion. Neuf rames sont en service, avec un intervalle de 25 minutes entre chaque rame, annonce-t-on.