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Double jeu

par Ahmed Farrah

Non ce n'est pas un point de fixation sur les «laïcards» à la carte ! Tout dépend du menu qui leur est proposé, ils aiment ou ils abominent, c'est selon. Comme les corsaires du désert de la Syrie et de l'Irak, le noir obscur est sans doute aussi leur emblème et leur bandeau serre-tête, mais frappé du croissant vert barré. Leur perte de la mesure le fait rappeler. Ils ne vont pas à mi-chemin. Régis par la loi du tout ou rien, leurs neurones à fleur de peau réagissent au quart de tour aux stimulations, surtout celles qui «polluent» leur bulle cérébrale qui les piège. A la quête des discordances et des différences dans les banalités des choses, dans la longueur du chiffon et de la barbichette et des mèches rebelles. Se cherchent entre eux, chassent et bannissent l'autre. Eux seuls savent et sont dépositaires du vrai, du juste et du monopole de l'intelligence. Leur seule référence est la frilosité et la versatilité constante de certaines loges de l'Hexagone. Comment croire aux valeurs de leur laïcité, quand eux mêmes les foulent aux pieds? L'exemple de l'affiche dans le métro parisien, faisant la promotion d'un concert à l'Olympia du groupe «Les Prêtres» au bénéfice des chrétiens d'Orient, et qu'a refusé la RATP d'afficher, avant de le faire sur injonction de Manuel Valls en est la preuve irréfutable de leur double jeu. Ce dernier a appelé la RATP à assumer ses responsabilités, après avoir twitté : «Stop aux débats stériles ! Soutenons les chrétiens d'Orient, victimes de la terreur obscurantiste. Comme si la horde sauvage et sanguinaire «Djihad made in USA» faisait le tri parmi ses victimes. Des voix intellectuelles françaises ont sélectivement stigmatisé dans les médias l'intelligentsia algérienne et l'ont rendue hypothétique. L'Algérien qu'il soit barbu ou imberbe, qu'il soit en abaya, kamis, jean Slim et baskets ou classe tiré à quatre épingles, peu importe ce qu'il porte, ou ce qu'il est, c'est le clone de Khaled Kekal, des frères Kouachi, de Sid-Ahmed Ghlam, etc. C'est la nouvelle bête immonde à la tête pleine de poux terroristes, elle est suspectée de passer à l'action et de semer partout ses lentes pestiférantes. Même Yasmina Khadra, l'officier de l'ANP pendant les années rouges et noires, celui qui a vu ses frères de combat mourir près de lui, sur ses bras, déchiquetés par les bombes et les balles des islamistes, après être devenu écrivain célèbre n'a pas échappé au racisme de ceux qu'il croyait être ses amis tolérants. Il avait l'habitude de sillonner les grandes capitales occidentales pour promouvoir ses livres, toujours bien accueilli, la presse dithyrambique à son égard, les salles étaient pleines et le public attentif lors de ses interventions. A sa surprise, une volte-face lui était réservée à Amsterdam, suite à l'assassinat du réalisateur hollandais, Van Gogh. Dans la salle, les humeurs enténébrées, personne ne l'écoutait, on le toisait ; il n'était plus l'auteur de « A quoi rêvent les loups», il était devenu l'Arabe, le Musulman, le frère jumeau de l'assassin du réalisateur hollandais. Même son éditeur hollandais l'avait lâché. Le ridicule est poussé jusqu'au délire aujourd'hui à Bézier où le maire a pris l'initiative illégale de ficher tous les élèves musulmans, terroristes potentiels peut-être !! La mauvaise foi est encore dans les esprits des donneurs de leçons et des distributeurs des bons et mauvais points. Ils se trahissent, ils ne s'offusquent pas quand des princes rétrogrades et obscurantistes avec leurs harems «tchadorisés» en noir réservent pour eux seuls les grandes enseignes de luxe et de joaillerie pour déverser les millions de pétrodollars. Finalement, ils ne sont pas différents de ceux qui font du péché un délit en double peine. La laïcité est l'impartialité ou la neutralité de l'État à l'égard des confessions religieuses et non pas une mise à l'écart de l'une et la promotion des autres en religions d'État, dans des diners mondains et ostentatoires où l'on fait et défait le maitre visible des lieux.