La presse est un partenaire incontournable pour l'Exécutif dans la gestion locale. Les journalistes sont présents avec nous dans tous les actes de gestion quotidiens (réunions, briefings, session APW, visites de travail et d'inspection, séances d'évaluation?). Il n'y a rien à cacher et beaucoup à améliorer.

Derrière tout journaliste ou responsable d'entreprise de presse, il y a la personne en elle-même. C'est un partenariat (pouvoirs publics-médias) fort utile, une expérience enrichissante aussi ». Dans son allocution de bienvenue, lors de la réception qu'il a accordée à l'honneur des gens de la presse à l'occasion de Journée mondiale de liberté de la presse, hier dimanche 3 mai, le wali d'Oran, Zâalane Abdelghani, a mis l'accent sur le rôle incontournable des organes de presse dans la gouvernance territoriale, en particulier, en leur double qualité de professionnels de l'information et d'une frange éclairée et bien informée de la société civile. Lui succédant, le président de l'APW, Kazitani Abdelhak s'est dit doublement touché par cette circonstance « passionnellement » parce qu'étant ancien professionnel du métier -dont il garde encore et toujours la fibre corporatiste- et statutairement parce qu'étant élu par ses pairs à la présidence de cette assemblée locale de la collectivité d'Oran. Il est, au demeurant, vrai que la presse apporte une inspiration aux gouvernants lorsqu'il n'y a rien à cacher -ou presque du moins- et beaucoup à améliorer. Ceci est valable surtout à l'échelon de la collectivité locale. Le bon sens même recommande au wali, en tant que démembrement et prolongement de l'Etat, en premier lieu, de mettre à profit l'apport -critique mais constructif- des journaux et des médias pour le développement local et la démocratie participative, constituant le dénominateur commun la gestion publique locale et la mission médiatique. Tout en particulier, l'administration publique a tout à gagner en faisant en sorte que ses activités, même si elles sont discutables ou contestables dans certains segments, ne restent pas cachées du grand public.

Cela implique des règles du jeu. Et le vieux routier des collectivités locales malgré son jeune âge qu'est Zâalane Abdelghani connaît un sacré rayon sur le rôle sensible des médias indépendants et pluralistes dans la stabilité et l'épanouissement locaux dans la mesure où les médias informent sur des aspects du processus décisionnel et donnent à tous les acteurs concernés une voix dans ce processus. La liberté des médias rend possible la formation d'une sphère publique dans laquelle de multiples débats peuvent avoir lieu et où une variété de points de vue est représentée. Les citoyens peuvent ainsi utiliser les médias pour exprimer leur assentiment ou leur dissentiment ou encore explorer des aspects des questions qui ne sont pas considérées par les voies officielles. Un gouvernement, et par prolongement une wilaya, une daïra et une mairie, ont la responsabilité de permettre aux médias de contribuer au processus de participation, surtout dans les arènes ou une participation face à face n'est pas possible.

Les collectivités locales doivent aussi explorer des moyens pour renforcer la « e-gouvernance » qui fournit aux médias et aux citoyens un accès direct à l'information administrative et aux processus décisionnels. Dans ce registre-là, la wilaya d'Oran a beaucoup à faire ; l'un des rarissimes accomplissements en la matière, le site web de la wilaya en l'occurrence, n'est même pas interactif avec les citoyens, se limitant ainsi à une communication hyper-institutionnalisée et biaisée à sens unique.

Enfin, le wali d'Oran a promis qu'il sera question d'une cérémonie « beaucoup plus consistante, en termes de forme et de contenu », lors la prochaine journée nationale de la presse, le 22 octobre, décrétée par le président de la République en hommage à la parution, le 22 octobre 1955, du premier numéro du journal « El-Mouqawama El-Djazairia » (La résistance algérienne), organe du Front de libération nationale (FLN) et de l'Armée de libération nationale (ALN).