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Près de 2.000 caves squattées recensées à travers la wilaya : Une centaine de dossiers de squatteurs transmis à la justice

par J. Boukraâ

Le squat des caves des immeubles est devenu un mode opératoire par excellence à Oran. Au dernier recensement, 1.990 caves squattées ont été répertoriées à travers la wilaya d'Oran. La majorité des caves sont réparties sur les quartiers de Yaghmoracen, USTO, Es-Sedikia, Arzew. Dans le même cadre, le directeur de l'office de la promotion et de la gestion immobilière (OPGI) a déclaré que 20 décisions d'expulsion notifiées depuis 1997 n'ont pas été exécutées à ce jour. Cette situation encourage, selon lui, le squat des parties communes. L'OPGI compte saisir la justice pour déloger les habitants qui se trouvent dans une situation irrégulière.

La crise de logement et l'exode rural ont poussé beaucoup de familles à occuper les parties communes des immeubles. Le moindre espace est détourné. L'OPGI a mis en place une commission spéciale qui s'est assigné les missions de recensement avec exactitude des biens détournés par des tierces personnes. Ce phénomène a pris de l'ampleur à la faveur de la loi de l'omerta observée par les riverains. Il y a aussi une complicité des occupants des immeubles. Les occupants des caves ont des pétitions signées par les locataires des immeubles et légalisées auprès des services de la commune dont ils se prévalent comme autorisations et justificatifs de leur présence dans ces lieux. Ces transactions sont devenues au fil du temps un commerce juteux. Cela dépend des quartiers où ces caves sont squattées, les prix peuvent différer selon le standing et la superficie. Les occupants des caves en ville payent entre 30 et 40 millions de centimes pour l'acquisition d'une cave ou d'une buanderie car dans l'espoir de bénéficier d'un logement social. Des mises en demeure ont été adressées auparavant aux occupants illicites pour évacuer les lieux avant de les traduire en justice. L'office a toutefois transféré à la justice 100 dossiers de squatteurs de caves pour déloger les habitants qui se trouvent dans une situation irrégulière, rappelle-t-on.