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Sidi El Bachir : Le wali promet de traiter le mal à la «racine»

par Houari Saaïdia

« Il faut une solution pérenne pour le problème de manque de sécurité à Haï Sidi El-Bachir. Nous allons, bientôt, renforcer le dispositif sécuritaire de cette localité par des structures locales, de proximité. Une BMPJ et un commissariat de police y seront implantés, car il est évident qu'on ne pas assurer la sûreté, dans cette bourgade de 100.000 âmes, avec une brigade de 12 gendarmes » Interrogé par ?Le Quotidien d'Oran', dans la foulée des visites de supervision des chantiers de voirie urbaine mis en branle, avant-hier soir, au sujet des incidents qui ont secoué, en fin de semaine écoulée la localité de Sidi El-Bachir, le wali d'Oran, Zâalane Abdelghani, a affirmé que les pouvoirs publics vont mettre en place une solution « adéquate et permanente », un règlement « à la racine » du problème. Le chef de l'exécutif local ne fait pas dans la langue de bois : il y a, bel et bien, un déficit flagrant, en matière de couverture sécuritaire de conglomérat d'habitats dépassant une population de 100.000 âmes, reconnait-il. Pour lui, Sidi El-Bachir n'est pas un cas isolé, d'autres localités déstructurées, à l'instar de ?Chteibo' ou Douar Cheklaoua, sont logées à la même enseigne, et font l'objet de mêmes dispositions de renforcement sécuritaire, fiables et permanentes, à court et à moyen termes. Le wali n'est pas allé par quatre chemins pour relever la disproportion entre l'envergure Haï Sidi El-Bachir (accentuée peut-être par ses caractéristiques spatio-temporels et sa configuration urbaine, assez désordonnée) et le seul dispositif fixe y assurant la sécurité, en l'occurrence une petite brigade de Gendarmerie nationale. « Le recours aux patrouilles et autres appels de renfort, en cas d'urgence ne suffisent pas. Il faut un dispositif domicilié ; une brigade mobile de police judiciaire et, en appoint, une sûreté urbaine, sont en cours de réalisation, pour combler la sous-couverture sécuritaire à Sidi El-Bachir », a indiqué M. Zâalane.

En fin de semaine passée, dans la nuit du mercredi à jeudi, dans leur expédition punitive, deux bandes rivales se sont affrontées, dans les rues à moitié obscures de Sidi El-Bachir, plus de trois heures durant, utilisant toutes sortes d'armes blanches : coutelas, épées, fusils à harpon, cocktails Molotov, antennes paraboliques en guise de boucliers?

Dans cette bataille rangée, les deux gangs ont imposé un climat de couvre-feu jusqu'à l'aube, tellement la bataille était violente. Pendant toute la nuit, les deux groupes opposés ont transformé en arène une bonne partie des quartiers du bidonville. Comme premières mesures entreprises, ils ont instauré un climat de terreur digne des années de la tragédie nationale, en dressant d'abord un barrage devant l'entrée du quartier, empêchant les populations de sortir de leurs domiciles. C'est dans la matinée de jeudi que les éléments de la Gendarmerie nationale sont arrivés, en renfort, et se sont mis, aussitôt, dans leur besogne en bouclant, tout d'abord, tout le quartier avant de passer à l'action, consistant à l'identification des fauteurs des troubles, tout en dressant des barrages de contrôle dans plusieurs rues et ruelles sensibles. Selon des sources proches de la Gendarmerie nationale, la traque lancée contre les membres des deux groupes a abouti à l'arrestation de plusieurs individus ayant semé la terreur, durant toute cette nuit cauchemardesque. Il faut noter que Sidi El-Bachir ne cesse de s'étendre, géographiquement, et d'exploser, démographiquement, notamment suite à l'arrivée, en force, de masses rurales à la recherche de travail et d'une place au soleil ; dans la capitale de l'Ouest.