Les différents projets de restauration du vieux bâti et du patrimoine,
lancés ces dernières années par les pouvoirs publics, suscitent désormais
l'intérêt des Autrichiens. Ces derniers n'ont pas hésité à afficher leur
volonté à prendre part au plan de masse et surtout aux différentes opérations
de restauration et de réhabilitation initiées à travers plusieurs régions du
pays et notamment à Oran. Après Alger où la délégation conduite par M.
Christian Gessi, représentant de la Chambre de commerce à Vienne, a visité la
Casbah et d'autres quartiers à réhabiliter, celle-ci s'est rendue, hier, à Oran
à la demande de la Chambre de commerce et d'industrie de l'Oranie pour mettre
son savoir-faire à la disposition des étudiants de l'Institut d'architecture.
Cette rencontre, première du genre, pour l'architecte Peter lorenz et
professeur à l'université de Vienne, a permis de mettre en exergue l'expérience
autrichienne en matière d'urbanisme, de construction et surtout de
réhabilitation. L'intervenant a été explicite quant aux différents projets
réalisés à travers le monde et lesquels privilégient le respect de plusieurs
facteurs dont l'environnement, les instruments d'urbanisme, la conformité et le
design. Des réalisations adaptées donc aux normes en vigueur et surtout au
niveau urbain écologique; le message lancé par l'architecte reste clair quant
aux cités-dortoirs réalisées dans plusieurs pays. Celles-ci dépourvues
d'infrastructures et de commodités de base sont qualifiées d'investissement non
positif de l'avis de l'intervenant, eu égard des conséquences qu'elles peuvent
engendrer. En offrant ainsi aux étudiants un aperçu détaillé sur les techniques
innovantes de réalisations et sur les concepts à suivre pour préserver
l'environnement tout en garantissant le design et la qualité, l'architecte a
rappelé plusieurs exemples de réhabilitation dont celui de la restauration
d'Innsbruck, une ancienne ville autrichienne, ainsi que d'autres sites
historiques. Tout en optant pour le renforcement des échanges entre les deux
pays, M. Gessi a également mis l'accent sur la nécessité de promouvoir la
coopération dans l'organisation de la formation. Autrement dit, mettre à la
disposition des Algériens la longue expérience autrichienne dans le domaine de
la réhabilitation et de la restauration. Cet apprentissage a déjà donné ses
fruits dans plusieurs pays de l'Est et même dans les pays arabes. Il s'agit
donc de former de la main-d'œuvre algérienne dans les techniques de
restauration, ce qui permettra un transfert de savoir-faire et surtout une
création de l'emploi, assure-t-il. Notons que cette journée a vu la présence
des élus de l'APC et de l'APW d'Oran, du président et du directeur de la CCIO
en plus du président de l'association Santé Sidi Lahouari. Hier, la délégation
s'est rendue à Sidi Lahouari où elle a visité plusieurs vestiges dont les bains
turcs.