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La fleur à trois pétales : le savoir, le pouvoir et l'avoir

par Omar Chaalal

Je me réfère au livre de pédagogie scoute pour introduire cette fleur. « Autrefois sur les anciennes cartes, la fleur de lys indiquait le Nord, point de repère des marins. Elle est devenue aujourd'hui le symbole de presque tous les scouts du monde dont la mission est de montrer la voie de toute autre chose. Elle est le signe du sens que tu donnes à ta vie par ta Promesse. Les trois pétales de la fleur de lys rappellent le triple engagement de la promesse ainsi que les trois vertus du scout, comme les trois principes. Servir Dieu et la patrie, aider son prochain ». La fleur à trois pétales ou la fleur de lys est symboliquement présente sous la forme d'aigrette trifide, dans l'empire byzantin puis dans les royaumes francs et le royaume lombard.

Alfred de Musset décrit bien le sens de la vie et ne badine pas avec l'amour. « Quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière et on se dit : j'ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j'ai aimé. C'est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui».

Le bord de la tombe est un point de repère qui image la fin d'un voyage. Regarder en arrière c'est évaluer son passé pour bien comprendre son point de départ.

Il a acheté une chemise à 40000 DA et un costume à 130000 DA pour exposer le luxe. Dans la tête de cette personne, le produit cher image l'avoir, le savoir et le pouvoir. C'est à Ben Aknoun, à quelques pas de l'ambassade canadienne que le faux luxe et l'apparence du juste induisent l'erreur dans la vision de ceux qui regardent. Je demande aux lecteurs de regarder un peu vers l'arrière pour analyser la situation.

N'est pas Algérien qui veut. Certains apprécient mal leur valeur réelle et bouffis par leur argent mal acquis remplacent nos experts par des incultes dans le royaume des truands. Le vieil adage algérien « quand l'aigle est absent les hiboux chantonnent des hauts des cimes » est devenu un mode de vie chez nous.

Tout mouvement ou tout changement est sensible aux conditions initiales. Celui qui démarre bien arrive au but à temps et celui qui trébuche au départ a peu de chance d'arriver le premier et à temps. Les coureurs olympiques appliquent ce principe partout dans le monde.

En physique quantique on nous a appris que tout changement entraîne un désordre. Les systèmes qui nous paraissent chaotiques dissimulent un ordre que nous ignorons. Regardons de près un groupe de fourmis et observons son mouvement avec patience et attention. A première vue, nous avons l'impression que ces fourmis se placent dans le désordre. Elles tournent en rond dans toutes les directions. Après un moment, nous réalisons que leur mouvement est séduisant et nous plonge dans la réflexion. Un groupe de fourmis se déplace dans un désordre relatif tout en respectant les lois de l'ordre. Une colonie de fourmis en mouvement est un évènement qui véhicule un savoir et un pouvoir. Le déplacement d'un groupe de fourmis d'un point A vers un point B ne s'improvise pas. Il est basé sur une stratégie. Durant ce mouvement aucune fourmi ne se cogne à une autre fourmi qui se déplace ans le sens inverse. En mouvement collectif, les fourmis se déplacent à différentes vitesses. La vitesse de chaque fourmi est synchronisée avec le mouvement global. Le code de la route est bien respecté dans le monde des fourmis. Le désordre que nous observons n'est qu'un niveau d'ordre que nous ignorons. L'ordre est une grandeur abstraite. Un système ordonné chez les uns peut être vu comme un désordre chez les autres. Le changement de niveau d'ordre ne veut pas dire désordre. Il ne faut pas penser que les fourmis font n'importe quoi n'importe comment. Sous leur désordre apparent, elles cachent un ordre très strict qui mérite réflexion. Les fourmis nous font penser à la fleur à trois pétales : savoir, avoir et pouvoir. Cette fleur assure la continuité, la durabilité et la stabilité.

Puisque je parle du monde animal et du monde végétal, j'encadre cette image d'ordre dans le monde des penseurs par les paroles de Cheikh El Madjdoub « le mot concombre en arabe « khiyar » n'a jamais signifié la vraie excellence dans le monde des végétaux. L'image n'est pas nette et la parole qui anime cette image manque d'éthique et de synchronisation. Le crépuscule d'une civilisation s'annonce quand la confusion gouverne l'ordre d'une part et quand les queues de singes argentées deviennent des repères pour aller vers un niveau d'ordre peu probable d'autre part ».

La vitrine ne lit pas. Rien n'est ce qu'il était. Tout a changé chez madame la vitrine. Sa façade expose le luxe découlant d'un argent sale. Le crime et l'argent s'unissent chez madame la vitrine. Elle n'a pas un savoir qui lui permet de comprendre de ce que disait Balzac, « derrière chaque grande fortune, il y a un grand crime ». Elle entend bien puisqu'elle ne lit pas. Elle attend un de chez nous qui comprend la fleur à trois pétales pour lui dire comment séparer le faut du juste.

Si les uns parlent de ceux qui nous ont bercés d'illusions dans leur vision d'autres n'oublieront jamais ceux qui nous ont libérés du complexe d'infériorité et du culte du médiocre bouffon qui expose le luxe et ignore ce que nous voulons.

La fleur nous dit « plus de place pour les incorrects. Le temps des faux au premier rang et les bons vers l'arrière des bancs n'est plus valable dans le développement durable qui attire les bonnes gens ».

Partout dans le monde, une place au premier rang est sacrée et coûte cher. Elle s'achète si un cameraman fixe la personne au bon moment. Le temps est un facteur important.

La vitrine expose le luxe. Les passants s'arrêtent, contemplent et n'achètent pas. Cette scène décrit bien le client allemand. Le « window shoping » allemand est connu dans le monde des affaires. Les Allemands regardent et n'achètent pas.

Si Mustapha était au premier rang. La marquise est venue un peu en retard. Elle ne respecte pas le vrai temps. Elle joue avec le temps. Etre à l'heure quand le spectacle est télévisé n'attire pas l'attention. Elle a l'habitude d'être au premier rang quand les places au premier rang ne sont pas toutes prises par les personnes qui sont venues à temps.

Le public n'est pas aveugle. Il regarde, analyse et fait attention. Si Mustapha oublie le public et efface son titre sans faire attention. Le « Si » de Mustapha n'indique pas le conditionnel. C'est un titre qui mesure le respect dans le jardin des fleurs à trois pétales. Ce « Si » donne à Mustapha le mérite sensible de sa place au premier rang. Il se lève et laisse sa place à la vitrine. Galanterie politique ou dévalorisation du grade. Ce vieux routier laisse sa place à une vitrine qui aime le luxe et prêche le faux dans un temple connu par le culte du médiocre bouffon. Elle sait bien que Mitterrand était socialiste. Par contre, elle ignore qu'en 1971, Mitterrand annonce son pouvoir politique en disant « l'argent roi qui ruine et pourrit jusqu'à la conscience des hommes ». L'argent représente un pétale de la fleur. Le roi est dans un autre pétale comme le savoir.

Il me semble que les vertus algériennes qui existaient jadis se sont diluées dans les cœurs de certains responsables algériens. L'honnêteté, la fierté et la franchise respectaient la fleur à trois pétales. Le durable est dans cette fleur. Les fleuristes des écoles doivent sommer cette fleur pour assurer le durable chez nous.

Je conclus par les paroles de De Gaulle ?mon seul adversaire, celui de la France, n'a aucunement cessé d'être l'argent? . De Gaule se méfie de la fleur monopétale qui détruit l'âme, la conscience et la raison.



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