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Equipe nationale : Une défaite qui fait désordre

par Adjal Lahouari



Les matches amicaux ne le sont plus vraiment. Et c'est en raison de l'importance des résultats pour les équipes en lice et leurs entraîneurs. Aussi, il ne fallait pas s'étonner outre mesure si le débat Qatar-Algérie fut plutôt engagé des deux côtés.

La motivation était plus évidente dans le camp des locaux qui voulaient absolument accrocher un mondialiste à leur tableau de chasse. Quels enseignements doit-on tirer de cette confrontation ? Il est évident que la défaite fait quelque peu désordre pour une équipe qui a donné des frissons à l'Allemagne il y a neuf mois. L'objectivité nous oblige à dire que l'équipe nationale n'a pas reproduit le jeu qui lui a permis de faire bonne figure au Mondial, surtout au niveau de la défense où Chefaï n'a pas fait oublier le titulaire Halliche. Medjani n'a également pas été à son avantage face aux vifs attaquants qataris. Or, une équipe dont l'axe défensif est défaillant s'expose fatalement à un revers. Et encore, on ajoutera que ce fut un moindre mal grâce à la prestation remarquable du gardien Doukha et, aussi, du temps de possession en faveur des Algériens, plus à l'aise sur le plan de l'organisation qu'en seconde période.

Si l'on prend en considération les éléments comme la possession du ballon et le nombre de corners en faveur des Algériens, on en déduit que le secteur offensif est passé à côté de la plaque, même si Brahimi échappe à cette critique. Le constat saute aux yeux et n'est guère rassurant en l'état actuel de la situation. Brahimi s'est dépensé en voulant assumer deux tâches, celle de distributeur et de finisseur. Mais il a été la cible des défenseurs qataris conscients du danger représenté par le stratège de Porto. Si Gourcuff a toujours préconisé l'organisation de départ en 4-4-2, jeudi on a eu beau chercher le second attaquant aux côtés de Slimani. En réalité, ce dernier était seul en pointe, le milieu algérien étant composé de cinq joueurs. Des observateurs continuent à croire que la paire Slimani-Belfodil a un avenir. Encore faudrait-il du temps pour cette « connexion » donne satisfaction. Or, ce n'est pas le cas, les deux attaquants n'ayant eu que peu de minutes ensemble.

A ces remarques, on ajoutera un arbitrage particulièrement irritant et qui a provoqué la colère de Gourcuff lui d'ordinaire si calme et plus fâcheux, celle des joueurs. Taïder, Bentaleb et Brahimi ont écopé de cartons jaunes pour des protestations à nos yeux fondées et personne n'ignore qu'un joueur dans cet état voit ses potentialités diminuer dans une large proportion. Au départ Gourcuff avait prévu de reconduire l'équipe type, un choix que tout un chacun comprend fort bien. Cependant le sélectionneur breton a lancé dans le bain dès le coup d'envoi Ghezal Rachid avant que Belaïli et Chenihi ne lui emboîtent le pas en seconde période. En fonction de la difficulté de la tâche et du contexte de cette rencontre face à des adversaires rigoureux et déterminés, ces joueurs méritent d'être revus car leurs qualités techniques sont indéniables. Encore faudrait-il qu'ils évoluent dans les mêmes zones qu'au sein de leurs clubs. Est-ce que nous sommes trop exigeants ?