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Un Sommet méditerranéen de l'eau, fin mars, à Alger

par Abdelkrim Zerzouri

Tout comme d'autres secteurs, l'eau aura bientôt son cadre juridique propre. « L'initiation de la Loi des eaux, en 2015, est un attribut d'une grande importance pour le secteur », a annoncé le ministre des Ressources en eaux, M. Hocine Necib, lors d'une conférence de presse tenue, hier, à l'Université des Sciences islamiques «Emir Abdelkader» de Constantine.

Le conférencier qui a présidé à l'ouverture des deux journées ?porte ouverte', organisées à l'occasion de la Journée mondiale de l'Eau (22 mars), a considéré que la Loi des eaux est un outil juridique qui devrait apporter une meilleure organisation du secteur de l'eau, sur le plan législatif. M. Hocine Necib souligne, dans ce contexte, que «l'Algérie a engagé d'importants investissements et fait des choix judicieux, en matière d'eau, où l'improvisation n'est pas permise». «Nous (ndlr, le département des Ressources en eau) avons une planification de la gestion de l'eau qui intègre les 15 prochaines années, soit jusqu'en 2030. Il faut bien le faire pour préserver le droit des générations futures, à l'accès à cette ressource vitale», dira-t-il, dans ce sillage, affirmant que tout ce qui est entrepris par son département répond, parfaitement, au «développement durable», le thème de la Journée mondiale de l'eau, en cette année 2015, qui célèbre, aussi, la décennie (2005 - 2015) internationale d'action «L'eau source de vie». M. Necib rappellera, dans ce contexte que l'Algérie a, amplement, «diversifié ses sources d'approvisionnement», avec 80 barrages et 13 stations de dessalement d'eau de mer, ainsi que l'utilisation des eaux usées, après épuration, ce qui lui garantit une certaine sécurité pour les prochaines années. Reste que la véritable bataille, reconnaîtra le conférencier, demeure «la préservation de cette ressource, sa gestion rationnelle et la performance du service public de l'eau et de l'assainissement qui revêt un caractère prioritaire, dans le plan d'action du gouvernement», estime le ministre des Ressources en eaux. Pour dire «halte au gaspillage!», M. Necib affirme que son département a lancé une vaste campagne de sensibilisation, auprès des citoyens, des agriculteurs et des industriels.

Par ailleurs, le ministre indiquera que, petit à petit, la gestion de l'eau, naguère entre les mains des municipalités, est confiée à des Agences spécialisées, en la matière, dont le nombre touche, actuellement, les 700 communes, en attendant qu'elles soient installées à travers toutes les communes du pays, à l'orée de 2017.

Enfin, M. Necib annoncera que le Dialogue 5+5, le plus ancien cadre de rencontre entre pays du Bassin méditerranéen (Italie, France, Espagne, Portugal ainsi que Malte pour la rive Nord, et les cinq pays de l'Union du Maghreb arabe, pour la rive Sud), devrait se pencher, pour la première fois, sur le dossier de l'eau, le 31 mars prochain. Et c'est Alger qui accueillera, ce premier «Sommet de l'eau» entre les pays du groupe 5+5, en présence des ministres de l'Eau des pays de la rive Ouest de la Méditerranée. Un choix, pas du tout fortuit, selon M. Necib, qui dira, à ce propos, avec un air de fierté, que l'Algérie bénéficie d'un «capital d'estime» très important, auprès des pays partenaires du Dialogue en question.

«La réunion sera consacrée à l'élaboration d'un programme d'action pour la mise en œuvre de la stratégie méditerranéenne, dans le secteur des Ressources en eau», souligne, dans ce sillage, le ministre, en parlant de l'ordre du jour de la rencontre.