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Ligue 1 - A sept journées de la fin du championnat : La violence redouble d'intensité dans les stades de football

par Kamel Mohamed



Comme à chaque fin de saison, la violence dans les stades de football refait son apparition. Mais cette fois-ci, il s'agit d'une violence qui risque de faire des victimes, quand on sait que la présente saison avait débuté avec la mort du joueur camerounais de la JS Kabylie, Albert Ebossé, lors de la 2e journée du championnat de Ligue 1, le 23 août 2014. Les événements qui s'étaient produits le week-end dernier augurent d'une suite inquiétante. Les équipes ayant raté leur saison et craignant le purgatoire, utilisent tous les moyens pour gagner les derniers matches et assurer leur maintien en Ligue 1. Ce chauvinisme fait craindre le pire d'autant plus que cette violence est provoquée et entretenue par des dirigeants et des joueurs et ce, devant la passivité de la FAF et de la LFP.

La précédente journée du championnat a vu des incidents se produire dans plusieurs stades. A Chlef, on parle de «tentative de corruption». Les dirigeants chélifiens et harrachis s'accusent mutuellement. Le comportement des dirigeants des deux équipes influera évidemment de manière négative sur les supporters, ce qui attise la violence. Le match MCA-ESS a été émaillé d'incidents regrettables à Bologhine, l'arbitre de la rencontre ayant été contraint d'arrêter la partie pendant douze minutes. Des incidents qui étaient prévisibles au vu de la tempête ayant précédé le match. Des rumeurs avaient fait état d'un «arrangement du résultat» de la rencontre. Après l'unique but du MCA, des incidents ont éclaté sur les gradins, alors que le président du l'ESS, Hacen Hammar, avait déploré auparavant le mauvais accueil réservé à son équipe par les supporters du Mouloudia. En ce sens, le président de l'Entente a demandé de sanctionner le MCA par un huis clos de? 20 matches.

Les incidents et les échauffourées entre les supporters des deux clubs sont la conséquence de tout ce qui a été rapporté au sujet de ce match ! Il faut relever que cette violence est une gangrène qui touche la quasi-totalité des clubs de football du fait du comportement de certains dirigeants et joueurs relayés par une presse friande du sensationnel et de scoops. Les luttes intestines à la JSK et le conflit entre le président Hannachi et d'anciens dirigeants, notamment Iboud, vont dans le sens d'attiser davantage la violence et l'on ne s'étonnera pas si des actes de vandalisme se produisent à Tizi Ouzou. La recrudescence de la violence dans les stades demeure une conséquence directe de la négligence dont font montre les instances dirigeantes du sport et du football en Algérie. Il est vrai qu'il s'agit d'un phénomène de société, mais les instances sportives et footballistiques semblent subir cette violence.

En ce sens, l'ancien président de la Ligue de football professionnel, Mohamed Mecherara, avait suggéré la création d'une commission d'éthique, laquelle contribuera à juguler la violence en combattant ce mal à la racine. Cette commission devrait avoir un rôle préventif de manière à empêcher que la violence gagne du terrain. Mais quand on sait que Mecherara ne fait plus partie de la LFP et de la FAF, on comprend tout le mal qui ronge le football national qui a besoin d'hommes intègres et dévoués.