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Le secteur de l'emploi en mal de communication

par A. Mallem

« Le principal constat que nous avons fait de nos rencontres avec les jeunes chômeurs de la wilaya est le manque flagrant de communication entre cette catégorie et le monde officiel de l'emploi », a déclaré le directeur de l'emploi, M. Khalil Zine. Et ce déficit en communication, qui est imputable aux organismes officiels, fait que, dans leur immense majorité, les jeunes demandeurs d'emploi sont persuadés qu'il faut verser de l'argent à différents niveaux pour accéder à un emploi, à la possibilité de monter sa propre entreprise ou à une place pédagogique dans les centres de formation professionnelle. En compagnie des représentants des dispositifs de l'emploi de l'Ansej, le Cnac, l'Angem et l'Anem, ainsi que le secteur de la formation professionnelle, ce responsable était l'invité hier de l'émission «Forum» de la radio régionale de Constantine. Et en sa qualité de premier responsable, M. Khelil a été sollicité pour faire le bilan de quinze jours d'activités d'une «commission de wilaya pour le suivi et l'insertion des chômeurs» qui a été créée le 5 mars dernier.

Il commencera alors par définir le cadre d'action de ce nouvel organe « qui constitue une initiative originale de la wilaya de Constantine », a-t-il tenu à souligner, en donnant sa composition et en expliquant succinctement le rôle qui lui a été dévolu par les autorités de wilaya. « Elle est constituée de représentants des dispositifs de l'emploi Ansej, Angem, Cnac, Anem et le secteur de la formation professionnelle et son rôle consiste à suivre, canaliser et orienter les jeunes chômeurs, diplômés ou non, pour leur procurer de l'emploi, les aider à créer leurs propres entreprises ou les orienter vers les centres de formation professionnelle pour ceux qui n'ont aucun diplôme ». Et d'indiquer que la première action entreprise par la commission fut celle de lancer, par l'entremise des comités de quartiers, une opération de recensement des demandeurs d'emploi au niveau des communes. « Malheureusement, a-t-il déploré, la grande majorité de ces associations de quartiers ne s'occupent nullement d'emploi et ont été créées dans le seul but de traiter les problèmes du logement inhérents aux citoyens du quartier considéré ». Chose qui a été implicitement confirmée par Mme Sakhraoui, le chef de service des affaires sociales de la commune d'El-Khroub, qui a été invitée également sur le plateau, et qui avouera tout simplement ignorer complètement le nombre de chômeurs existants dans sa commune. « Les statistiques du chômage n'existent dans aucune commune », a-t-elle indiqué. « Dans la nôtre nous savons, à travers les demandes d'emploi que nous recevons, qu'il y a environ 8000, des universitaires dans leur grande majorité, et que ce chiffre augmente chaque année », a-t-elle dit. Et le directeur de l'emploi d'enchaîner pour indiquer que le pourcentage du chômage dans la wilaya a connu une régression constante depuis 2012 et qu'il s'est stabilisé à 9,4 % en 2014. «Ce qui n'explique rien», ont répondu des auditeurs qui se sont posé la question sur l'opportunité de création de cette commission dont les contours et l'utilité n'apparaissent pas clairement.

Et dans ce cadre, durant deux heures de temps, chacun des membres de la commission a pris la parole sans convaincre et apporter les bonnes réponses aux questionnements des auditeurs. Et c'est toujours le directeur de l'emploi, en sa qualité de président de cette fameuse commission, qui intervient pour apporter de nouveaux éclairages sur le travail qui a été accompli par cette instance au cours des premiers quinze jours de son existence. Il signalera, entre autres, qu'au niveau de l'unité de voisinage (UV)14 de la nouvelle ville Ali Mendjeli, ils ont découvert que 300 chômeurs n'étaient inscrits ni à l'agence de l'emploi, ni au niveau de la commune et que l'action de la commission a permis de réduire de 30 à une dizaine de jours le temps de conclusion des contrats pour la création d'entreprise individuelle et que, enfin, la wilaya va avoir prochainement une «cartographie du chômage».