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Remontée des eaux souterraines au centre-ville : Vers une solution définitive

par Sofiane M.



La remontée des eaux souterraines au centre-ville, qui constitue une menace réelle pour les fondations des immeubles réalisés durant la période coloniale, s'est aggravée ces derniers mois au bd Hamou Boutlélis (place Garguentah), les rues Larbi Ben M'hidi, Mohamed Khemisti et le bd Emir Abdelkader. Le débit des rus qui se déversent dans cette zone, a augmenté et en particulier au sous-sol de l'agence BDL de prêt sur gage, ce qui fait craindre le pire. Le recours au pompage des eaux souterraines est considéré comme une solution palliative qui n'est pas viable à long terme. La direction des Ressources en eau veut en finir, définitivement avec la remontée des eaux souterraines au centre-ville. Sous les rues fréquentées à longueur de journée de cette zone, un chantier invisible est en cours pour construire un drain en vue de dévier le cours de Oued Rouina. Cette conduite souterraine va colleter et évacuer les eaux souterraines vers un ovoïde qui se trouve juste en dessous du bd Emir Abdelkader. Les services concernés ont, d'ores et déjà, achevé des forages près de l'agence BDL et plus précisément au bd Charlemagne. «Nous sommes en train de réaliser une conduite souterraine pour drainer les eaux vers le grand collecteur situé sous l'hôtel Timgad (ex café riche)», confie Djelloul Tarchoune, directeur des Ressources en eau de la wilaya d'Oran. Le drainage peut être une solution efficace pour contenir et expulser les eaux souterraines. Ce dispositif a déjà fait ces preuves, dans le passé, à Oran et Alger. Les Français avaient, en effet, réalisé un réseau de galeries visitables en-dessous des deux grandes villes pour dévier les cours de plusieurs oueds.

A Oran, le réseau des galeries souterraines est subdivisé en 5 secteurs correspondant aux bassins versants topographiques de la ville. Il y a d'abord le secteur nord-ouest (ravin de Ras El Ain), dont les eaux sont rejetées en mer au collecteur de «Fort Lamoune», puis les secteurs nord-centre et nord-est, dont le collecteur principal rassemble les eaux à proximité de l'entrée du port d'Oran, rejet de Cueva d'El Agua et les secteurs sud-ouest et sud-est, situés sur le versant orienté vers la Sebkha, dont les eaux collectées, en direction de la Cheminée du Petit Lac, reliée par une galerie (collecteur visitable) permettant d'évacuer plus de 40 m³/s, vers la station d'épuration d'El Kerma. Selon la même source, la direction des Ressources en eau s'apprête à lancer une vaste opération pour la restauration des ovoïdes du centre-ville, notamment ceux situés sur l'itinéraire de Oued Rouina et sous les grandes rues de cette zone (Emir Abdelakder, Larbi Ben M'hidi, Khemisti, Hamou Boutlélis et la ruelle de l'Agence de la BDL), pour capter les eaux provenant de 4 oueds souterrains, dont Oued Rouina et Oued Mina.

La ville dispose de 80 km linéaires de galeries souterraines destinées à collecter et évacuer les eaux de ruissellements découlant, principalement, des oueds et autres sources souterraines ainsi que les eaux usées produites par les différentes activités humaines. Sur l'ensemble de ce réseau, 35 km de galeries souterraines sont dans un état de détérioration avancée. Les services concernés ont déjà réhabilité 10 km. Cependant cette opération bute sur des contraintes d'ordre financier car la restauration d'un tronçon de 5 km, seulement, nécessite 65 milliards de centimes.

Plusieurs visites ont été effectuées dans les ovoïdes qui seront réhabilités pour faire un diagnostic général. D'après les premiers éléments de ce diagnostic, les ?avaloirs' de plusieurs ovoïdes de cette zone, réalisés durant la période coloniale, sont bouchés en raison des gros chantiers de construction réalisés, ces dernières années, au centre-ville et, essentiellement, à la Place Garguentah. La DHWO a, déjà, supervisé 2 opérations de restauration des ovoïdes. La dernière opération, achevée en juillet 2012, avait été menée par une société chinoise qui a restauré, rappelle-t-on, 6 ovoïdes à Sidi El Houari, Eckmühl, Place Roux, bd Zabana, Ras El Aïn et le groupement de Mers El Kebir. Les 2 tranches d'urgence ont consisté à la mise en place d'un chemisage des collecteurs par des coques en PRV ou en CCV, sans ouverture de la tranchée.