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Quatre secousses, en l'espace de 48 heures : Ce pourquoi la terre tremble

par El-Houari Dilmi

La terre a tremblé par 4 fois, en l'espace de 48 heures seulement, ne causant, heureusement, ni victime ni dégât. Hier matin encore, une réplique de magnitude 3,6 sur l'échelle ouverte de Richter, a été enregistrée à Merouana, dans la wilaya de Batna, selon le Centre de Recherche en astronomie astrophysique et géophysique (CRAAG). L'épicentre de la réplique a été localisé à 20 km, au nord-ouest de Merouana où une secousse tellurique de magnitude 4,3 sur l'échelle ouverte de Richter a été enregistrée, mardi soir, à 22h14, toujours selon CRAAG. Cette secousse tellurique, qui a ébranlé mardi soir, peu après 22h, la région de Merouana (Batna), suivie de plusieurs répliques dont la dernière enregistrée, mercredi, à 7h15, a provoqué des frayeurs mais aucune perte humaine, selon la Protection civile. Des habitants de la ville de Merouana, où un premier tremblement de terre s'était produit, dimanche dernier, en milieu de journée, notamment ceux qui résident dans des immeubles à plusieurs étages, ont quitté, précipitamment, leurs appartements avant de les réintégrer, un peu plus tard, dans la nuit, selon le chargé de la communication de la Protection civile, Zoheir Nekaâ. Selon ce responsable, c'est surtout le côté répétitif des secousses qui a inquiété les citoyens, auprès desquels il n'a, cependant, enregistré aucun mouvement de panique ou d'affolement.

S'agissant des éventuels dégâts matériels ayant pu être causés par le séisme et ses répliques, M. Nekaâ a indiqué qu'une opération d'évaluation était en cours, même si la Protection civile n'a enregistré aucun appel de citoyens, signalant des dommages dans des habitations ou des constructions.

Une autre secousse tellurique d'une magnitude de 4,4 degrés sur l'échelle ouverte de Richter, a eu lieu, mardi, à 16h57, à 8 km au sud-ouest de Sidi Lakhdar, dans la wilaya de Mostaganem. L'épicentre de la secousse a été localisé, à 8 km, au sud-ouest de Sidi Lakhdar, selon le CRAAG. Cette secousse tellurique, à Sidi Lakhdar, n'a causé aucun dégât matériel ou humain, selon le directeur local de la Protection civile.

Contacté par ?Le Quotidien d'Oran', M. Hamadache Mohamed, chercheur au Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG) a expliqué que les secousses telluriques, enregistrées ces derniers jours, en Algérie, sont « tout à fait naturelles, et résultent de l'activité sismique ordinaire qui caractérise le Nord de l'Algérie ». « Le pays est situé en bordure africaine, avec des collisions fréquentes entre la plaque nord-africaine et eurasienne; les zones, aux structures géologiques faibles, du Nord de l'Algérie, sont soumises à de fréquentes contraintes, qui génèrent des ruptures, en libérant de l'énergie » a-t-il indiqué. « La région, située entre la wilaya de Batna et Aïn Azel, dans la wilaya de Sétif, entre la chaîne du Hodna et les Hauts Plateaux, est caractérisée par des structures géologiques soumises à des contraintes permanentes, qui produisent des ruptures fréquentes, avec jusqu'à 90 secousses enregistrées, par mois, à travers toute la partie septentrionale de l'Algérie ». Concernant la secousse enregistrée, mardi, dans la wilaya de Mostaganem, M. Hamadache a expliqué que cette région « accumule de l'énergie qui se relâche, sous l'effet des contraintes, en raison du frottement entre la plaque tectonique nord-africaine et eurasienne », a-t-il souligné.

A la question de savoir si la population devait s'inquiéter de ces fréquentes secousses telluriques, le chercheur au CRAAG a expliqué que « seule la prévention, avec des normes de construction parasismiques était capable de prémunir contre une catastrophe naturelle majeure », mettant l'accent sur la nécessité de s'armer d'une «culture scientifique face à ce phénomène naturel ».

En collaboration avec la Protection civile, « nous menons des actions de sensibilisation et de prévention en direction de la population, notamment les écoliers et les lycéens qui nous rendent, souvent, visite pour s'imprégner des précautions à prendre, en cas de tremblement de terre, et des moyens de diminuer des risques grâce aux techniques nouvelles de constructions parasismiques » a-t-il conclu.