La frénésie s'empare des bénéficiaires et du mouvement associatif, les
présidents d'associations de quartiers, particulièrement à l'approche de la
distribution d'un premier quota de 3.000 logements sociaux, prévue au mois de
mars prochain. Les préoccupations des concernés sont nombreuses, en particulier
les critères qui seront adoptés pour fixer les priorités. « Comment
procèdera-t-on pour départager équitablement les 10.000 bénéficiaires (ou ce
qui en restera après le toilettage des listes), en matière de classement par
ordre de priorité ? Qui partira avec le premier lot des bénéficiaires et qui
doit attendre les prochains tours ? ». Des questionnements qui taraudent les
esprits. La plupart des présidents d'associations de quartiers ont formulé des
propositions dans ce contexte, par écrit pour certains d'entre eux, insistant
sur une répartition des logements à distribuer qui doit toucher tous les
secteurs urbains, où l'on définira les cas inscrits dans un cadre ?'rouge'', ou
à loger en urgence, de façon à ne laisser aucune zone en souffrance. Aussi, on
demande à ce que tous les bénéficiaires, sans exception, procèdent au règlement
des frais des arrêtés d'attribution au niveau de l'OPGI, et sans distinction de
classement par ordre de priorité des bénéficiaires. « C'est la seule issue pour
éviter la contestation », estime-t-on. « Les bénéficiaires n'auront pas de
tranquillité avant de passer à la caisse de l'OPGI, c'est la seule façon pour
eux de s'assurer définitivement qu'ils sont attributaires d'un logement, et peu
importe le moment où ils iront réellement occuper leurs nouveaux quartiers »,
indiquent des présidents d'associations de quartiers au niveau du secteur de
Bellevue, qui ont saisi à ce propos le président de la commission de
distribution des logements, le chef de daïra en l'occurrence. La commission de
daïra chargée d'élaborer la liste en question a engagé ces derniers jours des
rencontres de concertation avec les présidents d'associations de quartiers. A
l'ordre du jour de ces rencontres figurent « l'actualisation des dossiers de
demandeurs de logements sociaux », soit une opération de mise à jour des
dossiers retenus afin de « prévenir tout éventuel dépassement au moment de
l'élaboration des listes des bénéficiaires », a-t-on appris dans ce cadre. Et,
en guise de préoccupation majeure, les présidents d'associations de quartiers
exigent que leur assentiment soit apposé sur la liste des bénéficiaires avant
son transfert aux services de l'OPGI, « un garde-fou pour éviter que des noms
soient glissés à leur insu au sein des bénéficiaires », estime-t-on. Entre les
uns, qui cherchent à s'entourer de toutes les garanties pour se prémunir contre
la vindicte populaire et échapper aux tirs des « exclus », qui ne manqueront de
les cibler sévèrement, et les autres, soucieux des conditions administratives à
mettre en place pour garantir un bon déroulement de l'opération, tant attendue,
de cette prochaine distribution des logements sociaux, le citoyen - bénéficiaire
s'impatiente, tout en gardant toute son attention fixée sur ces préparatifs qui
devraient bientôt couronner le travail de plus d'une année.