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La parade des boulangers

par A. Mallem

La parade a été trouvée pour dépasser l'écueil du prix de la baguette de pain servant à l'approvisionnement des collectivités locales et des écoles. Selon les explications qui nous ont été fournies, hier, par le secrétaire national de la fédération des boulangers chargé de la communication, M. Bouguerne Abdelaziz, les boulangers de Constantine ont adhéré difficilement à la proposition qui leur a été faite par son organisation de céder aux collectivités (lycées, hôpitaux, casernes, etc.) la baguette de pain au tarif de 8,50 en y introduisant des améliorants pour rester dans les normes légales définies par la loi de 1996, et faciliter aussi la facturation des quantités de pain livrées à leurs clients au prix indiqué. Interrogé hier à propos du tarif qui va être appliqué au moment présent où les contrats de fourniture de pain vont être révisés et, éventuellement reconduits avec leurs clients, ce responsable a expliqué que la problématique se posait dans ces termes : «Depuis toujours, a-t-il dit, la baguette de pain ordinaire était facturée à 7,50 dinars suivant les termes de la loi de 1996. Or, cette même loi fixe le tarif de la baguette de pain amélioré à 8,50. D'autre part, a poursuivi M. Bouguerne, comme la pâte servant de levain qui était utilisée dans le pain ordinaire a été retirée sous la pression des organisations de défense des consommateurs qui l'ont considérée nocive pour la santé du consommateur, nous avons trouvé cette porte de sortie pour fabriquer le même pain destiné aux collectivités en y introduisant des améliorants et en le facturant au tarif du pain amélioré, soit 8,50 dinars l'unité. Et cette formule, a été acceptée par les boulangers, mais seulement comme un pis-aller vis-à-vis de la loi.

Néanmoins, elle présente des avantages certains pour les collectivités en leur évitant d'être privés de pain et d'être en règle avec la loi pour la facturation aux boulangers, qui pourront ainsi conserver leur clientèle».

Toutefois, le secrétaire national de la fédération des boulangers a insisté pour dire que cette solution n'a été acceptée par les patrons boulangers que dans la mesure où les pouvoirs publics adoptent et promulguent au plus vite une nouvelle loi qui viendrait réglementer durablement ce domaine et qui tiendrait compte de leurs intérêts en la matière. Et M. Bouguerne de rappeler qu'une commission du ministère du commerce instituée en 2013, après une étude approfondie, élaborée avec la collaboration des différents partenaires, dont sa fédération et l'union générale des commerçants et artisans d'Algérie (Ugcaa) dont les boulangers font partie, a évalué le prix réel de la baguette de pain à 12 dinars. «Et c'est ce prix-là auquel veulent aboutir en définitif les boulangers», a conclu notre interlocuteur, faisant valoir que la question sera discutée avec le ministre du commerce immédiatement après la tenue du prochain congrès de l'Ugcaa prévu pour ce mois de janvier à l'hôtel Aurassi d'Alger.