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Lutte contre la consommation de la «chicha» : Les directions de la santé, du commerce et la police se mobilisent

par K. Assia

Face à l'ampleur du phénomène de consommation du tabac à narguilé appelée communément « chicha », la direction de la santé a tiré, hier, la sonnette d'alarme sur les maladies et les conséquences néfastes qu'occasionne ce tabac.

Parmi ces pathologies, l'on cite le cancer du poumon, les maladies contagieuses, le cancer de la gorge, l'hépatite, entre autres. Selon Mme Meguenni Aicha, responsable du département de la communication et de l'information à la direction de la santé, une vaste campagne de sensibilisation sera lancée en collaboration avec la police et la direction du commerce.

Celle-ci sera menée dans les milieux juvéniles où, depuis l'avènement de phénomène, le commerce illicite du tabac a narguilé explose. Les initiateurs prévoient également la diffusion d'une émission radiophonique, une action qui sera menée à la fois par les équipes de la santé et du commerce. Les responsables de la santé ont proposé l'interdiction de la vente de ce produit. Des brigades mixtes composées des représentants de la santé, du commerce et de la police ont été également mises en place pour mener cette opération que les initiateurs jugent indispensable pour prévenir contre les dangers, ajoute Mme Meguenni. En proposant cette mesure d'interdiction au wali d'Oran, les services de la santé espèrent qu'un arrêté sera émis pour mettre un terme à ce phénomène.

Le contrôle des cafés, des salons de thé et restaurants orientaux où on fume le narguilé, reste recommandé pour éviter à des jeunes et moins jeunes de tomber dans l'emprise de cette chicha qui a complètement modifié les habitudes des Oranais.

Un appel de sensibilisation a été lancé hier pour prévenir contre le risque de maladies que la chicha occasionne en l'absence de mesures urgentes visant à son interdiction. Selon des enquêtes réalisées par les services de la santé, près de 19 % de jeunes âgés entre 16 et 25 ans sont accros à la chicha à Oran. Aussi, de plus en plus de jeunes femmes et de jeunes hommes fument la chicha. Il suffit, pour s'en rendre compte, de voir les allers et venues incessantes dans certains cafés réputés pour leur chicha qui produit des effets similaires à ceux du cannabis, selon certains habitués qui en sont devenus accros. Le jeune âge des fumeurs de chicha devrait inquiéter et soulever des interrogations sur cette tendance qui peut avoir des conséquences sur la santé combien fragile de nos enfants. Contrairement aux idées reçues, fumer la «chicha» est très nocif pour la santé. Fumer le narguilé provoque une augmentation du risque de cancers, de bronchites chroniques ou de problèmes cardiovasculaires. Plus préoccupant, la consommation du narguilé expose à des risques de transmission microbienne, comme la tuberculose, car les fumeurs utilisent le même embout. Le tiers des nouveaux cas de tuberculose recensés ces derniers mois à Oran serait directement lié à la consommation de la «chicha». Le narguilé serait parmi les causes du retour en force de la tuberculose, une maladie ré-émergente qui fait des ravages parmi certaines franges de la population à Oran.