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Selon le président du CNES : «Veiller à une répartition équitable des fruits de la croissance»

par El-Houari Dilmi

L'équité sociale, en termes de développement humain, et la répartition des richesses ont été au centre de l'entretien accordé, hier, à la Chaîne III de la radio nationale, par le président du Conseil national économique et social (CNES), M. Mohamed Seghir Babès.

Le symposium international sur le développement humain, tenu les 15 et 16 décembre 2014, à Alger, a constitué un espace de débat autour de l'opportunité de renouveler la conception de ce type de développement, a indiqué l'invité de la radio. Ce symposium international intitulé « Développement humain et société du bien-être à l'aune de l'agenda post-2015 » a vu la participation d'une haute expertise dans le domaine du développement humain, relevant notamment du bureau du PNUD de New York, a fait savoir M. Seghir Babès.

Cette rencontre, de haut niveau, est destinée à « cerner les meilleurs mécanismes institutionnels pour améliorer le suivi et l'efficacité de la répartition des allocations de ressources financières du pays », a expliqué l'invité de la radio, ajoutant que « la notion d'équité sociale se rattache directement au développement humain, par le biais duquel le citoyen est à même de pouvoir bénéficier des retombées de la croissance économique et d'avancer, ainsi, dans son existence, lui et sa famille », a-t-il indiqué. « Ce symposium sera une occasion pour s'interroger sur les voies et moyens permettant aux pays, qui accusent un important retard dans la réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD), de se hisser au niveau des objectifs du développement durable », a expliqué le président du CNES.

L'Algérie, au même titre que les autres Etats, « est tenue de veiller à réaliser les Objectifs du millénaire liés au développement humain », a rappelé Med Seghir Babès, se félicitant que le pays « ait atteint un niveau de développement humain le plus élevé au Maghreb et dans la zone sahélo-sahélienne». L'Algérie « travaille depuis une quinzaine d'années à l'amélioration de l'indice de développement humain (IDH), qui se répercute directement sur le niveau de vie des Algériens », a-t-il encore expliqué. A la question de savoir s'il n'existe pas de contradiction dans ses propos consistant à affirmer que la baisse des revenus pétroliers ne devrait en rien affecter les politiques sociales, le président du CNES a expliqué « qu'un pays manquant à ses obligations dans ce domaine n'est pas à même d'assurer son développement économique ». « Le climat anxiogène qui prévaut ces derniers temps doit nous inciter à diversifier notre économie, sous peine de remettre en cause l'effort de développement du pays, surtout en matière de consolidation des infrastructures de base », a-t-il expliqué.

Plus explicite, Med Seghir Babès dira, dans cet esprit, que « l'exigence première est celle de placer au centre des priorités l'obligation de veiller à une répartition équitable des fruits de la croissance économique, quel que soit le niveau de cette dernière », a-t-il souligné. « Ce qui est visé à travers le développement humain, c'est d'assurer tout ce qui a trait à la scolarité, l'éducation, la formation, la santé, la sécurité alimentaire, l'accès au logement et à l'eau potable », a encore expliqué le président du CNES. Rebondissant sur le système de subventions allouées par l'Etat pour soutenir les prix de produits de large consommation (lait et pain en particulier), Med Seghir Babès relèvera que celui-ci « requiert d'être évalué quant à la pertinence de ses effets et de savoir, par ailleurs, si ce sont les catégories sociales les plus vulnérables qui en bénéficient le plus », a-t-il estimé.

L'invité de la Chaîne III insistera, également, sur les politiques publiques « qui doivent veiller davantage sur le champ social pour réduire les disparités interterritoriales, considérant que les conditions de vie prévalant dans l'extrême nord du pays n'étant pas les mêmes que celles existant dans l'extrême sud », a-t-il expliqué. Invité à expliciter sa pensée, Med Seghir Babès dira, à cet effet, que « l'Etat doit veiller à ce qu'il y ait davantage d'équité dans la répartition de la dépense sociale, entre les territoires et les individus, pour permettre son accès aux couches les plus larges de la population », a-t-il souligné.