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Commerce : dysfonctionnements et défaillances

par A. Mallem

Le marché dans tous ses états a été le thème soumis hier à débat dans l'émission hebdomadaire «Forum de la radio» de Constantine. L'état du programme de réalisation des 39 marchés de proximité mené par la direction du commerce dans les communes de la wilaya, les marchés informels et leurs effets négatifs, les dispositions prises par les pouvoirs publics pour les éradiquer, le rôle de ces dernières et celui du syndicat des commerçants, des associations de consommateurs et celles de la société civile, etc. ont été passés en revue et débattus sur le plateau par les invités représentant les secteurs concernés par ces dossiers. Les représentants du bureau de wilaya de l'union générale des commerçants et artisans d'Algérie (UGCAA) ont ouvert le débat en signalant l'échec du programme de création des marchés de proximité « parce que les sites retenus pour leur implantation ne conviennent pas à l'exercice du commerce. Ce qui fait que ces marchés ont été boudés par les bénéficiaires et ils demeurent dans leur majorité fermés. Il y a aussi le fait que les bénéficiaires de ces marchés ne possèdent pas le profil exigé pour le commerce », a ajouté le représentant de l'UGCAA pour expliquer l'échec de ce programme réalisé à grands frais. Avec l'entrée en scène du directeur du commerce et de la représentante de l'association des consommateurs, les débats sont devenus vifs et plus ciblés. Aussi, après avoir fixé les objectifs assignés à ces structures commerciales, M. Zidane Boularak, directeur du commerce de Constantine, a tenu à se démarquer de la réalisation de ces marchés « dont la gestion est du ressort des APC », a-t-il précisé en ajoutant que son département a fait des propositions dans ce sens à l'APC de Constantine pour remédier aux nombreuses carences qui provoquent les critiques acerbes des citoyens et des consommateurs, mais il n'y a eu aucune réaction des services de la commune. Répondant aussi aux reproches faits par les citoyens qui se sont plaints que des marchés de proximité ont été déplacés dans des endroits éloignés, M. Boularak a émis des objections, réfutant les arguments avancés et assurant que ces marchés ne sont pas distants de plus de 300 mètres des habitations des plaignants. Le directeur du commerce annoncera ensuite que sur les 39 marchés de proximité programmé, 28 ont été réalisés jusqu à présent, mais ils sont encore dépourvus d'eau et d'électricité. Il dira encore que sa direction mène une réflexion pour réactiver 48 anciens marchés au niveau de la wilaya, dont seulement 4 ou 5 d'entre eux sont actifs. Et il a exclu de ce programme les marchés Boumezzou et des Frères Bettou situés au centre de la ville de Constantine.

Mlle S. Kellil, la présidente de la seule association des consommateurs qui existe dans la wilaya de Constantine, a basé toutes ses interventions sur l'absence d'hygiène dans les commerces et l'absence de contrôle, particulièrement au niveau des marchés informels. Et le directeur du commerce de rétorquer que sa direction ne peut à elle seule mener cette mission. « Et puis, le commerce informel n'est pas de notre ressort, mais de celui des services de sécurité », relèvera-t-il. Intervenant fort à propos dans les débats, beaucoup d'auditeurs ont regretté l'absence sur le plateau des représentants de la commune et ceux des services de sûreté de wilaya, parties prenantes dans ce dossier, pour répondre à ces questions. Et quant à la question de la flambée des prix des produits de large consommation, le représentant de l'UGCAA a mis cela sur le compte de la sécheresse et le directeur du commerce a mis cela sur le compte d'un déséquilibre entre l'offre et la demande en y ajoutant le système de régulation mis en place par le secteur de l'agriculture qui, selon lui, n'a pas fonctionné comme il faut pour réguler le marché. Et à la fin, tout le monde s'est mis d'accord pour dire que tous ces dysfonctionnement, ces défaillances dans le commerce ne sont pas de bonne augure à Constantine alors que cette métropole s'apprête à accueillir un nombre important d'étrangers dans le cadre de la manifestation de 2015 qui va faire de la ville la capitale de la culture arabe.