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Logements sociaux: L'opération d'assainissement se poursuit

par Abdelkrim Zerzouri

Ultime phase de défrichage de la liste des bénéficiaires préliminaires de logements sociaux au niveau de la daïra de Constantine. La commission de daïra chargée d'élaborer la liste en question a engagé avant-hier une première rencontre avec les présidents d'associations de quartier du secteur urbain Haï Ettoute, rencontre qui sera suivie par neuf autres impliquant des associations à travers autant de secteurs urbains de la commune de Constantine. A l'ordre du jour de ces rencontres figurent « l'actualisation des dossiers de demandeurs de logements sociaux », soit une opération de mise à jour des dossiers retenus afin de « prévenir tout éventuel dépassement au moment de l'élaboration des listes des bénéficiaires », a-t-on appris hier auprès de présidents d'associations de quartiers ayant pris part à la rencontre et d'autres invités dans les prochains jours. La vérification des dossiers des bénéficiaires préliminaires, lancée en collaboration avec les services de la Caisse nationale du logement (CNL) et des Assemblées populaires communales (APC) concernées, et sur la base des résultats des études de quelque 8.000 recours établis au lendemain de la mise en circulation de la liste des bénéficiaires, on a pu « débusquer » les noms retenus mais qui ont, entre-temps, bénéficié d'une aide de l'Etat dans le cadre des différentes formules d'habitat, ainsi que d'autres personnes aisées en possession de biens immobiliers et ne résidant même pas au niveau des quartiers au sein desquels elles ont été portées bénéficiaires. On parle avec insistance de plus de 3.500 noms de bénéficiaires (sur 10.000) expurgés de la liste initiale sous les divers motifs indiqués, et il s'agit lors de ces présentes rencontres avec les associations de quartier d'élaborer la liste finale des bénéficiaires et connaître officiellement les cas qui ont été éliminés. Aussi, l'on devrait se pencher sur les cas inscrits dans la case « rouge », en d'autres termes à loger en urgence. Car il s'est avéré, dans le même sillage de cette fraude massive concernant les indus bénéficiaires, que plusieurs bénéficiaires placés parmi les cas admis dans la zone « rouge » ne remplissaient pas les conditions et les critères pour figurer à ce niveau. Certes, cette opération de vérification et de mise à jour, lancée à la veille de l'attribution d'un important quota de LPL (3.000 unités environ), donnera une certaine crédibilité aux opérations d'attribution », mais il s'agit de mettre le doigt sur le mal, mettre sur le banc les coupables de ces actes frauduleux. On tente bien de mettre les « quelques dépassements » déjà observés, sur le dos de représentants des comités de quartiers associés au processus d'élaboration des listes des bénéficiaires, « mais cela semble assez facile d'incriminer, tout juste au passage, des présidents d'associations de quartiers », s'insurgent plusieurs représentants de comités de quartiers. Ne faut-il pas aller au bout de la logique et déterminer exactement qui est coupable de ces dépassements passibles de poursuites pénales ? Une commission ministérielle dépêchée ces derniers jours à Constantine a épluché le dossier du logement social, mais on ne sait rien sur la suite qui a été réservée à leur rapport. Rappelons que le premier quota des logements sociaux sera distribué vers le mois de mars 2015, et que l'attribution des LPL ciblera « en priorité » les familles résidant dans les ultimes sites de bidonvilles, dans des habitations menaçant ruine à la vieille ville ou dans des constructions mises en péril par le phénomène de glissement de terrain. On a annoncé récemment que l'opération de relogement des familles en question sera entamée au mois de décembre en cours, mais rien pour le moment. Peut-être bien que l'opération sera engagée avec les vacances scolaires d'hiver, une supposition qui tiendrait la route.