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«Dépassements» de certains recteurs : Le CNES s'inquiète du silence de la tutelle

par R. N.

Dans une déclaration de son bureau national suite à sa réunion du 21 et 22 novembre 2014 à Alger, le Conseil national des enseignants du supérieur (CNES) affirme constater «avec regret» le silence de la tutelle devant un «certain nombre de dépassements» qui ont lieu à l'Université algérienne.

Le CNES «constate avec regret que le partenariat social, qui était un choix responsable dans le but de construire une université performante et stable, s'est avéré un slogan vide et dépourvu de toute volonté, conviction et responsabilité de la part de la tutelle», indique le communiqué. Le syndicat des enseignants du supérieur se dit inquiet du «silence» de la tutelle et «surtout en cautionnant un certain nombre de dépassements» pourtant «signalés par des écrits et lors de réunions officielles avec M. le Ministre».

Le communiqué fait état de «dépassements» constatés dans plusieurs universités du pays. «Le bureau national s'étonne de l'audace du recteur de l'université de Bejaia qui, malgré les instructions ministérielles qui régissent clairement la distribution des logements, s'est engagé dans une démarche non réglementaire et assez douteuse», lit-on dans le document. Selon la même source, «cette situation» est également constatée «dans beaucoup d'autres universités», notamment à «Batna, Sétif, El Oued et Ouargla».

Ces «dépassements» sont considérés comme étant «le résultat d'un laisser-aller de la part du ministère» qui, selon le CNES, «cherche à gagner du temps et adopte la politique de la fuite en avant au dépens d'un partenariat responsable qui permettrait une vraie stabilité de l'Université algérienne».

«Le bureau national du CNES interpelle le ministère sur la nécessité d'assumer entièrement ses responsabilités afin d'éviter tous les dérapages qui pourraient résulter de cette situation conflictuelle que vit l'Université algérienne et qui pourrait remettre en cause le partenariat social», conclut le communiqué.

Le ministre de l'Enseignement supérieur est appelé à : «appliquer les accords conclus avec le CNES», «changer le mode de gestion de l'université et sanctionner tout recteur qui n'applique pas les directives de la tutelle» et appelle à sanctionner «ceux qui provoquent les enseignants chercheurs et font du commerce avec l'avenir des étudiants et de l'université en appliquant des agendas politiciens dont le but est d'impliquer l'université dans des luttes d'intérêts étroits».

Le bureau national du CNES demande à la tutelle d'assumer ses «responsabilités» afin «d'éviter tous dérapage» résultant «de cette gestion anti-démocratique» de l'Université.