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Colère des étudiants du paramédical
par Abdelkrim Zerzouri
L'Institut national de formation paramédicale
n'est vraisemblablement pas sorti des zones de turbulences. Les étudiants en
fin de cycle de formation (3e année) ont entamé hier une grève pour protester
contre le flou qui entoure leur avenir à l'issue des études.
« Nous avons
suivi une formation supérieure qui s'inscrit normalement dans le cadre du
système LMD, mais jusqu'à présent, les programmes pédagogiques ne sont pas
validés par le ministère de l'Enseignement supérieur et, par extension, on
risque d'affronter la problématique de l'inscription de nos diplômes sur la
nomenclature des postes de la Fonction publique », clament les étudiants
grévistes. Regroupés massivement devant le portail d'entrée de l'Institut, sis
à Ain El Bey, non loin du campus Zerzara (secoué pour la deuxième semaine consécutive
par la protesta des étudiants de la filière transport pour des causes
similaires), certains parmi les grévistes, soutenus à l'unanimité par les
autres étudiants et même par les enseignants qui tentaient vainement, hier, de
les convaincre des vertus du dialogue et de les faire revenir à de meilleur
sentiments, parlent « d'avenir incertain ». D'autres fustigent les responsables
qui « engagent le sort de centaines d'étudiants sur des sentiers obscurs sans
se soucier des graves retombées de leur négligence ». C'est le désarroi total.
Le changement du système des études de la filière paramédicale (l'école
transformée en institut et les études naguère limitées au diplôme TS ont
basculé vers le LMD), opéré du temps du ministre Djamel Ould Abbès pour
satisfaire une revendication des syndicalistes du personnel paramédical, n'a
pas été suivi d'effet sur le terrain réglementaire, nous ont expliqué les
étudiants. « Cela fait 3 ans déjà qu'on suit des études, et rien n'a été
entrepris pour valider par des textes réglementaires le basculement vers le
nouveau système ! », déclare sur un ton indigné un représentant des étudiants
grévistes qui dénoncent dans la lancée l'absence d'une sérieuse prise en charge
de leur avenir. De son côté, un représentant des enseignants soutient le
bien-fondé de la revendication des étudiants grévistes, estimant que c'est «
une aberration » de lancer un nouveau système sans le faire suivre par un
arsenal juridique adéquat. Notre interlocuteur rappellera que les enseignants
ont déclenché de leur côté une grève le 4 octobre dernier, dont le motif, même
s'il est d'une autre nature, ne diffère pas trop de celui exposé aujourd'hui
par les étudiants, car les enseignants réclament aussi la mise en place de
l'arsenal juridique afférent au changement lié au nouveau statut de leur
fonction. La grève a été gelée au bout de trois jours, lorsque le bureau
national du syndicat les représentant a pris langue avec le ministère de
tutelle pour discuter de leurs préoccupations, mais les enseignants sont toujours
mobilisés pour renouer avec la protesta dans le cas où l'on ne donnerait pas
satisfaction à leurs revendications avant la fin de l'année. Alors que le
ministère de la Santé place un grand espoir dans la formation des paramédicaux
pour couvrir le déficit enregistré dans les hôpitaux, un profond malaise s'est
fait jour dans le milieu estudiantin et les encadreurs, risquant de mettre à
mal toute ébauche prévisionnelle dans la couverture sanitaire.
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