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Dure, dure la réindustrialisation !

par Hassan H.

C’est devenu le credo des autorités algériennes qui se sont aperçues, à quelques encablures de l’épuisement de nos ressources fossiles, qu’on ne peut pas construire une économie uniquement sur la distribution de la rente pétrolière, la subvention de la consommation et l’importation tout azimuts. Il n’y a pas de pays émergents sans industrie répètent désormais en chœur, après les experts, nos responsables économiques. Malheureusement ça ne se fera pas tout seul et on ne changera pas facilement les habitudes prises depuis de nombreuses décennies.

Regardez par exemple comme, après une courte période d’euphorie concédée à la satisfaction de l’amour propre national ,tout le monde semble s’être mis d’accord pour trouver que la «SYMBOL» est décidemment «trop chère». Forcement, dans un pays ou les logements sont gratuits et l’essence, l’eau et l’électricité parmi les moins chères du monde, sans parler du pain et du lait vendus au quart de leur coût ( d’importation pour l’essentiel), il n’y a pas de raisons de ne pas considérer la «première voiture algérienne» comme un produit de première nécessité qui devrait être subventionné par l’Etat, en attendant sans doute d’être financé à crédit par des banques publiques qu’on remboursera si on peut. Le PDG de Renault Algérie, que nous avons rencontré longuement, aura beau expliquer qu’«on ne peut pas construire une voiture moins chère avec des pièces plus chères», il aura du mal à se faire entendre pendant encore quelques années.

Autre «symbole» d’une époque ou la réalité économique à été passée, beaucoup par pertes et très peu par profits, le complexe d’EL HADJAR n’en fini pas de descendre aux enfers. Transformé depuis plus de 30 ans en arène politique, il ya bien longtemps qu’il ne fonctionne que de loin comme une entreprise et qu’il dément régulièrement les annonces de tous les «plans de redressements». Les autorités algériennes, après l’avoir privatisé ont, aujourd’hui, décidé de le renationaliser. Il ne reste plus qu’à espérer que le dernier plan de redressement en date, qui va quand même nécessiter un investissement de plus de 700 millions de dollars, aura plus de chance que les précédents.

La fameuse contrainte foncière se rappelle également au bon souvenir de nos planificateurs. A Bejaïa, c’est la construction du «3éme plus grand pôle pétrochimique du pays» qui est programmée ce qui va soulager une région désespérément à la recherche de nouveaux emplois Malheureusement le premier terrain choisi était une terre agricole et le ministère de l’Agriculture a imposé son véto. Heureusement, ce ne sont pas les terrains inexploitées qui manquent à l’intérieur des terres et le complexe devrait être finalement construit plus loin du littoral que prévu ; ce qui n’est pas forcément une mauvaise chose.