Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Taux «ridicule» de consommation des budgets communaux

par A. M.

Selon le directeur de wilaya de la programmation et du suivi du budget, M. Omar Aggoune, les 12 communes de la wilaya totalisent 64 projets qui ne sont pas encore inscrits au niveau de son organisme du fait que les budgets qui leur ont été alloués n'ont pas été consommés ou l'ont été très faiblement, 3 % seulement. «Ce qui est très dérisoire, sinon ridicule», ont commenté les participants au «forum» qui a été diffusé en direct hier par la radio régionale de Constantine. L'invité de l'émission a déclaré en outre que la wilaya de Constantine avait pourtant bénéficié d'un programme décentralisé de 267 milliards de dinars pour le développement de ses 12 communes dans le cadre du plan quadriennal 2009/2014 qui s'achève. Il explique que ce sont les APC qui proposent l'inscription des programmes de développement et le wali, qui représente la tutelle, retient le nombre de projets correspondant aux enveloppes budgétaires qui sont accordées chaque année aux communes. «Généralement, les projets ne dépassent guère les 800 millions de centimes, dira-t-il, et sont destinés à la réalisation d'opérations d'AEP, construction de routes pour lutter contre le désenclavement, réalisation de marchés de proximité, etc. Malheureusement, la consommation de ces budgets atteint des taux tout à fait bas, comme il a été signalé». Sur 3,5 milliards de dinars, les communes n'ont consommé que 385 millions de dinars, soit 10 % à peu près. Et c'est très «peu». Les animateurs de l'émission et les journalistes présents sur le plateau diront même que «c'est très inquiétant !».

Un représentant de l'APC Ibn-Ziad (Kamel Bella, chef du service comptabilité de son état) a été invité à donner les raisons de cette situation. Il considère que cela revient «aux études qui prennent des années et des années. C'est le point noir dans les programmes de développement communaux qui accusent énormément de retard. Des projets sont lancés sans aucune étude, puis sont interrompus et renvoyés au bureau d'étude, etc.». Pourtant, toutes les communes ont l'encadrement nécessaire en techniciens et administrateurs», a rétorqué le directeur de la programmation et du suivi budgétaire. Et tous de considérer à la fin que le phénomène constitue un véritable frein au développement. C'est une catastrophe dont la victime n'est autre que le citoyen qui a placé sa confiance dans des responsables sensés promouvoir le développement de sa commune pour qu'elle soit à la hauteur de ses espoirs.