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Infractions au code de la route : Plaidoyer pour un durcissement des sanctions

par El-Houari Dilmi

«Il faut absolument durcir certaines dispositions de l'ordonnance du 22 juillet 2009, relative aux infractions au code de la route, surtout en ce qui concerne les poids lourds, parce que l'hécatombe ne peut plus continuer» a déclaré, jeudi, sur les ondes de la Chaîne 3, le président du Conseil d'administration de la Société nationale des transports routiers (SNTR), M. Tahar Messaoud-Nacer.

Explicitant sa pensée, l'invité de la radio dira qu'il «faut faire un bilan de la loi actuelle relative au code de la route pour sérier les dysfonctionnements», reconnaissant que les accidents des poids lourds, (Bus et Camions) sont en baisse par rapport aux dernières années. Citant l'exemple malheureux de l'accident de l'autobus de Laghouat ayant fait dix-sept morts, Tahar Messaoud-Nacer dira que «le nombre de morts sur nos routes atteindra ou dépassera cette année les 4200 morts», imputant cela à l'impunité, «malgré la pression policière et celle des gendarmes» a-t-il indiqué. Tempérant ses propos, le président du CA de la SNTR expliquera que depuis la rétention du permis de conduire, «le taux de recouvrement des amendes forfaitaires connaît une nette amélioration, dépassant les 90%», ajoutant qu'un travail de formation et de responsabilisation reste à faire, «surtout en direction des jeunes» a-t-il souligné. Rebondissant sur le nombre de morts sur les routes, l'invité de la radio dira que «pour les neuf premiers mois de l'année en cours, il y a une baisse de plus de 4% par rapport à la même période de l'année passée, soit 3.423 morts et plus de 31.000 blessés». Les accidents de la route «sont devenus un phénomène très complexe, qui intègre des paramètres qui ne relèvent pas d'un seul secteur d'activité, mais de toute la sphère sociale, à commencer par l'école jusqu'aux auto-écoles» a-t-il expliqué. Regrettant la non-application de certaines dispositions du code de la route, comme le chronotachygraphe et le brevet professionnel qui sont «des gisements de sécurité routière» selon lui, Tahar Messaoud-Nacer plaidera pour ce qu'il appelle «la professionnalisation de l'acte de conduire, à commencer par la révision des programmes de formation pour les diverses catégories de permis de conduire». « Nous perdons beaucoup de temps à mettre en place cet outil (Ndlr : mouchard), qui permet de juguler les infractions sur nos routes, parce qu'il faut savoir, aussi, que l'Algérie utilisait ce système de chrono-tachygraphie dans les années 1970, ce qui permettait un contrôle assez marqué et rigoureux de la gestion de la flotte» dira-t-il. M. Tahar Messaoud-Nacer a, entre autres, plaidé, pour l'exigence d'un brevet professionnel et la mise en place de cycles de perfectionnement pour tous les conducteurs de véhicules lourds (camions, semi-remorques et transports en commun) dont le poids excède 3,5 tonnes. Au sujet de la mise en place du fichier national des récidivistes, le président du conseil d'administration de la SNTR a estimé que cela «est une grande urgence pour dissuader les chauffards exposés à un retrait définitif de leurs permis de conduire, et contribuer, ainsi, à préserver des vies humaines sur nos routes» a-t-il indiqué.

La sécurité passive dans les véhicules poids lourds comme les semi-remorques, a été l'autre thème débattu avec Tahar Messaoud-Nacer, qui détaillera les différentes mesures prises pour sécuriser au maximum la conduite de ces mastodontes, et le travail de sensibilisation des conducteurs quant à la dangerosité de ces véhicules par rapport aux voitures légères. Plaidant pour un travail pédagogique en direction des usagers de la route, l'invité de la radio expliquera, également, que de nouveaux dispositifs de sécurité auxiliaire - comme des caméras de surveillance - seront installés le long du réseau routier national, «tout ça pour arriver à responsabiliser les conducteurs, surtout ceux des camions et des autobus, dont les infractions ont des conséquences dramatiques» a-t-il souligné.

La nouvelle réglementation et les règles de sécurité à appliquer aux deux roues, la limitation de vitesse sur les voies autoroutières, la nécessaire normalisation des ralentisseurs qui poussent comme des champignons partout dans le pays, la mise en place du fichier national du permis à points et des cartes grises, ont été les autres points débattus avec le président du conseil d'administration de la SNTR.