Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Déraillement du train Alger - Thénia : Les commissions d'enquête toujours à pied d'œuvre

par Synthèse S.C.

Le ministre des Transports, Amar Ghoul, a déclaré jeudi, en marge de la tenue de la séance plénière de l'APN consacrée aux questions orales, que «les trois commissions d'enquête (technique, judiciaire et chargée de la gestion) sur le déraillement du train assurant la liaison Alger - Thénia n'ont pas encore déterminé les causes et responsabilités de l'accident». Il a rappelé que, jusque-là, la seule donnée réelle a été celle que «l'enquête technique basée sur les analyses des enregistreurs des données de circulation (boîtes noires) du train, a conclu que le train roulait au moment de son engagement sur la voie déviée à une vitesse de 108 km/h alors que la vitesse requise est limitée à 30». Le ministre a précisé que «les commissions activent toujours pour déterminer rapidement les causes de cet accident en vue de prendre les mesures nécessaires à même d'éviter que pareille situation ne se reproduise». Dans le même contexte, M. Ghoul a tenu à rappeler que «l'enquête doit se poursuivre loin de toute pression et sans aucun préjudice à l'aspect juridique et que les personnes en charge de l'enquête sont les seules habilitées à en révéler les résultats».

Pour rappel, lors de son passage sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale, le DG de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF), Yacine Bendjaballah, avait indiqué que «les premières lectures et analyses des boîtes noires du train, Alger - Thénia, nous laissent penser que c'est bien une vitesse élevée qui serait à l'origine de l'accident». A propos de la responsabilité du mécanicien, M. Bendjaballah avait estimé qu'il était «encore trop tôt pour incriminer le conducteur, en l'état actuel de l'enquête». En revanche, il n'avait pas exclu «l'hypothèse plausible d'un malaise qu'aurait eu le conducteur, juste avant de s'engager sur la voie déviée, où la vitesse est limitée à 30 km/h». M. Bendjaballah avait même défendu son agent en affirmant «certes, ce mécanicien a une seule année d'ancienneté, mais il a été aussi formé pendant une autre année avant sa prise de fonction et que le niveau universitaire est requis pour ces postes très sensibles, sans parler des tests psychotechniques qu'ils subissent et la formation sur simulateur, avant d'être encadré par des chefs-conducteurs pendant le stage pratique qui dure plusieurs mois».

Mardi dernier, les conducteurs et mécaniciens de la SNTF ont observé une grève qui a paralysé les banlieues Est et Ouest (Alger - Thénia et Alger - El Afroun).

«Nous réclamons des installations de sécurité fiables. Le block automatique et les installations de sécurité ferroviaire de la SNTF sont défaillants», avait expliqué Abdelkader Sid de la Fédération des Cheminots.

Selon lui, l'accident de la semaine dernière a poussé les conducteurs et les mécaniciens à réitérer leur vieille revendication de revoir les systèmes de sécurité de l'entreprise. C'est aussi en réaction aux résultats de la commission d'enquête qui avait conclu à une «défaillance humaine». «Nous sommes à 100% certains que la faute n'est pas due au conducteur du train. On lui a donné un signal qui n'était pas conforme à une déviation de voie. Et ceci est dû à une défaillance du block automatique», ajoute Abdelkader Sid. Les grévistes avaient repris le travail le lendemain mercredi