L'Institut français
de Tlemcen, a consacré, pour la première fois, à l'hôtel «Agadir», ce dimanche,
une soirée-spectacle, spéciale à la danse contemporaine, d'une durée de 1h30,
sans entracte, avec des représentations de chorégraphes de la 2ème édition de
«Temps dansé 2014», de la compagnie de danse de Nacéra Belaza. Un nombreux
public, composé, essentiellement de femmes, est venu découvrir de fantastiques
spectacles, présentés par la compagnie ?Jawal-Ahmed Khemis' (Voyage des
poussières), le chorégraphe et interprète Souleymane Ladj Koné du Burkina Faso
(Maa Labyrinthe), de Daniel Linehan des Etats-Unis (Not About Everything), et
de la Franco-algérienne Nacéra Belaza (La nuit). A travers cette nouvelle édition,
Nacéra Belaza a souhaité mettre en valeur l'expérience du solo, celle de
l'interprète seul sur le plateau. Le solo est, indéniablement, à ses yeux, une
forme d'autoportrait comme il en existe, souvent, dans les autres arts et
notamment en peinture.
Sur son spectacle
«Not About Everything», plein de passion, l'Américain Daniel Lineham, souligne:
«Quand j'ai commencé à faire cette pièce, je ne voulais pas qu'elle soit, à
propos de moi, et je ne voulais pas qu'elle ne soit pas à propos de moi. Je
voulais juste qu'elle soit à propos d'une personne, exécutant une tâche
étrangère et presque impossible. Mais, la tâche a fini par être trop facile. Je
voulais que ce soit une tâche difficile, mais la tâche était trop facile et la
réelle difficulté consistait à essayer de faire une pièce qui en valait la
peine et qui ait du sens. Peut-être qu'elle aurait du sens si ce n'était pas à
propos de moi. Je voulais dire : ceci n'est pas à propos de moi, parce que je
ne voulais pas que ce soit à propos de moi, mais je ne veux pas mentir : c'est
à propos de moi, c'est à propos de quelles prouesses physiques et de quels
exercices de mémorisation, je suis capable, c'est à propos de quels rythmes et
de quelles expériences, je veux créer, c'est à propos de quelles pensées, je
veux formuler ? Et mettre sous forme de langage. Je me suis mis en colère
contre les retours que je recevais parce que les gens me disaient des choses
comme Waouw ! Comment t'as fait ça ? Comment t'as pu faire ça, sans avoir la
tête qui tourne ? Comment t'as pu faire ça, sans tomber ? Et je voulais qu'ils
disent des choses comme : Daniel, voilà les pensées auxquelles tu m'as amené.
Je voulais qu'ils en retirent plus. Je voulais qu'ils en retirent plus que le
simple fait que j'étais en train d'accomplir quelque chose qui avait l'air
difficile. Mais comment, et pourquoi devrais-je anéantir mon égo ? Rappelons,
que l'Institut français de Tlemcen a tracé, en cette dernière saison, de
l'année 2014, un riche programme culturel et artistique. «Le voyage sera toujours
de mise aux rayonnages de l'émotion et de l'esprit, au détour d'un livre, d'un
débat d'idées, d'une représentation théâtrale, d'un concert, d'un pas de danse
et d'une image fixe ou en mouvement, en couleur ou en noir et blanc. Nous
perpétuerons le voyage intérieur ou hors les murs, un de ceux qui tentent de
répondre aux vivantes questions qui nous façonnent et nous grandissent. Dans le
champ de fleuves et de replis qui, sans cesse, bouge et bouscule nos
certitudes, nous descendons le temps, celui d'hier et de demain et revendiquons
l'étrange mixité du monde et la force de la diversité », dit Rémi Secret,
directeur de l'Institut français de Tlemcen, dans l'édito, d'une brochure
éditée par l'IF, comprenant le programme des activités culturelles pour les mois
de septembre, octobre, novembre et décembre 2014.