Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

CAERT : Un symposium dédié aux victimes des terroristes

par Zahir Mehdaoui

Le Centre africain d'étude et de recherche sur le terrorisme (CAERT) a organisé, hier, un symposium dédié aux victimes des terroristes à travers le continent noir.

La rencontre qui se déroulera durant deux journées à huis clos, au siège du CAERT à Alger, a été l'occasion de rassembler autour d'une même table plusieurs victimes des exactions des terroristes aussi bien en Algérie, durant la décennie noire, que dans certains pays africains qui continuent à ce jour de souffrir des affres d'un phénomène devenu désormais planétaire. «Notre continent est en proie à une violence sans précédent et le terrorisme est une réalité en Afrique, notamment en Afrique de l'Ouest et le Sahel», a averti le représentant spécial de l'Union africaine (UA), l'ambassadeur Francesco Madeira. Ce dernier, qui s'exprimait à l'occasion de la rencontre parrainée par l'Espagne et la Turquie, dira que ce sont les civils qui paient en premier lieu les frais, face à des terroristes qui, très souvent sans foi ni loi, détruisent les Etats et les sociétés. Face à cet état de fait, l'ambassadeur, qui occupe également le poste de directeur du CAERT, a plaidé pour une coopération multiforme non seulement entre les pays africains mais aussi avec les pays situés sur l'autre rive de la Méditerranée pour combattre des gens qui ne comprennent, selon lui, que le langage de la violence. «Le terrorisme empêche tout développement économique en Afrique», explique le directeur du CAERT qui a tenu, par ailleurs, à rendre hommage aux victimes venues témoigner sur leur expérience à l'occasion de ce symposium, le premier du genre dans toute l'Afrique.

La rencontre offrira en outre l'opportunité à toutes les victimes de ne pas seulement partager leur drame mais également de dire clairement leurs attentes pour surmonter une épreuve qui dure pour certains depuis de longues années. Une pléiade d'experts des Nations unies a été invitée pour écouter et analyser les propos qui seront rapportés par ces femmes, ces hommes et ces adolescents qui ont échappé à la mort mais qui ont été séquestrés, violentés et parfois même violés par les terroristes. Il faut rappeler, par ailleurs, qu'une convention a été signée en 1999 à Alger entre les pays membres de l'UA pour lutter et prévenir contre le terrorisme en Afrique.

Francesco Madeira a salué hier les efforts déployés par l'Algérie pour aider les pays africains à faire face à ce phénomène qui dépasse tout entendement. «L'Algérie est sortie victorieuse de la décennie noire mais elle n'a jamais oublié ses obligations en matière de lutte contre le terrorisme en Afrique», a déclaré le représentant spécial de l'UA qui n'omettra pas cependant d'appeler les pays occidentaux à s'impliquer davantage en aidant les pays africains, en proie à la violence terroriste, en leur procurant notamment des aides financières et du matériel pour empêcher les terroristes de recruter parmi les populations pauvres.