Le Salon international du livre d'Alger, l'évènement culturel le plus attendu par les Algériens, revient cette année, pour sa 19ème édition, du 30 octobre au 8 novembre, au Palais des Expositions (à la Safex).

L'inauguration de cette grande manifestation culturelle qui coïncide cette année avec les célébrations du 60ème anniversaire du déclenchement de la guerre de libération nationale, est prévue ce mercredi 29 octobre. C'est ce qu'a confirmé le commissaire du Sila, Hamidou Messaoudi, lors d'une conférence de presse, dimanche à la Safex. Le conférencier parle de nouveautés, un pavillon spécial enfant indépendant du salon, et évoque une multitudes d'activités, tables-rondes, expositions de BD, rencontre internationale (entre historiens algériens et français), focus sur des éditeurs militants de l'indépendance algérienne et des animations de plein air. Il a également précisé que la participation est remarquable cette année avec 926 exposants présents dont 267 éditeurs nationaux et 659 étrangers.

Messaoudi a affirmé que ce chiffre se stabilise puisqu'on notait l'an dernier un résultat semblable (922) participants, soit un accroissement de 20% par rapport à l'édition précédente. Le conférencier a expliqué que ce niveau de participation correspond à une utilisation optimale du Palais des Expositions, autrement dit, une superficie de 20.000 m2. Le commissaire du Salon s'est dit optimiste pour cette édition et prévoit une fréquentation qui dépassera celle de l'année dernière, soit plus de 1 300 000 visiteurs. A noter cependant que bien que la fréquentation du salon soit importante, les sponsors ne se bousculent pas. Le commissaire du Sila a affirmé qu'il a fait du porte-à-porte, mais les sponsors, notamment privés, n'ont pas voulu accompagner le livre. Il a cité quelques sponsors habituels comme l'Etusa, l'Entreprise du Métro d'Alger, l'ENTV et l'opérateur de la Téléphonie mobile Ooredoo. Il a également souligné que le Sila a réellement une dimension internationale avec la participation de pays très éloignés géographiquement de l'Algérie à l'exemple de la Chine, le Japon, le Pérou ou le Venezuela. L'Afrique et le monde arabe sont fortement représentés avec 15 nations arabes et 15 africaines.

Les Etats-Unis d'Amérique sont l'invité d'honneur de cette édition. Un choix qui répond aux exigences de cette nouvelle génération, dira le commissaire du Sila «une génération beaucoup plus anglophone que francophone et tant mieux pour eux», affirme-t-il.

Pour ce qui est du nombre des livre interdits, ils sont 80 titres, nous précise le commissaire du Sila en faisant rappeler la loi de 2002 qui interdit tout livre subversif, appelant à la haine, et valorisant le terrorisme ou bien les livres qui portent atteintes aux principes de la révolution algérienne. Le conférencier a tenu à préciser que le livre religieux sera toujours présent dans le salon et dans tous les salons du livre des pays arabes. Mais, précise-t-il, la priorité est donnée aux livres universitaires et scientifiques.

La ministre de la Culture, Nadia Labidi, qui participe à la conférence, a précisé que cet évènement est d'une grande importance, «son succès se confirme d'année en année». Elle précisera que le salon devient par la force des choses «un évènement familial» à la faveur de la lecture et la science. Elle s'est dite pour des mesures et des mécanismes incitateurs pour la lecture et l'écriture des livres. Elle a également invité les professionnels du livre à participer aux ateliers organisés à l'APN et le Sénat pour débattre de la loi sur le livre, pour un éventuel enrichissement afin de mettre des bases solides pour l'édition et la distribution des livres. Elle a évoqué également un atelier pour promouvoir «le livre numérique» et l'idée d'un Grand prix pour le meilleur roman. La ministre a reconnu que nos écrivains, nos romanciers doivent être reconnus et honorés dans leur pays d'origine d'abord avant d'être reconnus à l'étranger.

Enfin, cette 19ème édition du Salon du livre d'Alger se tient sous le slogan «le livre et nous».