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Conférence nationale des universités : L'Algérie veut se doter d'une académie des sciences et technologie

par M. Aziza

Le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Mohamed Mebarki, a reconnu que les programmes de réalisation et d'équipement des structures de recherche et des laboratoires n'ont pas été exécutés depuis des années.

A qui incombe la responsabilité ? «A nous-mêmes», a-t-il répondu devant les cadres de son secteur. Lors de la conférence nationale des universités organisée hier au siège de son département, Mohamed Mebarki a constaté que le plan de réalisation des structures de recherches connaît «un immense retard», idem pour les programmes d'équipement scientifique de nombreux laboratoires qui n'ont pas été exécutés depuis des années. «Ils sont reportés d'une année à une autre en dépit de la disponibilité de l'enveloppe financière», a-t-il regretté. Cette remarque ne vient pas uniquement du ministre de l'Enseignement supérieur, mais du gouvernement lui-même qui, selon Mebaraki, avait relevé « ces retards immenses » dans la réalisation des structures de recherche lors du débat sur le projet de loi sur la recherche, à l'étude au niveau du gouvernement.

Pour Mebarki ces retards n'incombent pas seulement aux walis, mais « la responsabilité de la réalisation de ces projets se trouve sous votre autorité et relève de vos compétences », dira le ministre en s'adressant aux chefs d'établissements universitaires et aux directeurs des centres de recherche. Le 1er responsable du secteur recommande la réactivation rapide des comités de coordination et de suivi au niveau local, en collaboration avec les services compétents des wilayas, pour accélérer le rythme de réalisation et d'équipement des structures universitaires programmées.

L'autre point faible de la recherche universitaire en Algérie est l'absence d'une académie des sciences et technologie. Mohamed Mebarki a fait savoir que l'Algérie est le seul pays du pourtour méditerranéen qui n'a pas d'académie des sciences et technologie « alors que nous disposons d'un énorme potentiel humain de valeur et de qualité par rapport aux pays arabes et africains », précise-t-il. Selon Mohamed Mebarki, la création de cette académie se fera sur deux principes essentiels, l'un repose sur l'autonomie de cette autorité scientifique et sur le choix sélectif des grands scientifiques en prenant en compte le critère du mérite. Le ministre a donné quelques détails en affirmant que les scientifiques seront sélectionnés par des jurys internationaux des Académies des sciences et technologie, américaine, canadienne, suédoise, anglaise et française.

10 % des formations universitaires sont à caractère professionnel

M. Mebarki a, d'autre part, insisté devant ses cadres sur la nécessité de s'ouvrir à l'environnement socioéconomique en revoyant un certain nombre de formations à caractère professionnel. Il a précisé que l'université algérienne enregistre un retard en matière de formation à finalité professionnelle « 10 % seulement des offres de formation en licence à caractère professionnelle sont assurés par les établissements universitaires ». Mais il s'est dit, d'autre part, satisfait du bon déroulement de la rentrée universitaire de cette année qui a accueilli 221000 nouveaux étudiants. Et de préciser qu'un étudiant sur deux, au moins, a obtenu son premier choix exprimé sur la fiche de vœux. Il a également précisé que le nombre des recours n'a pas dépassé les 5000, et qu'ils ont été pris en charge dans les délais. Le ministre a affirmé qu'il faut se préparer d'ores et déjà à la prochaine rentrée universitaire qui s'annonce difficile « car on va accueillir un nombre plus important de nouveaux bacheliers, suite la restructuration des cycles d'enseignement pré-universitaires », prévient-il. Sur un autre registre, le ministre de l'enseignement supérieur a invité les chefs d'établissement universitaires et les chefs des centres de recherches à favoriser le dialogue et la concertation avec le partenaire social. Il a donné des instructions fermes à certains responsables pour octroyer des logements non encore distribués aux enseignants sous prétexte qu'ils n'arrivent pas à accéder au fichier national des bénéficiaires de logements. Le ministre a affirmé qu'il a eu des garanties de la part du ministère de l'Habitat et l'accès au fichier se fera dans pas plus de 48 heures, a-t-il martelé. Et qu'aujourd'hui, il n'y aucune raison valable qui vous empêche d'octroyer ces logements aux enseignants.

LE FCE ET LE MANQUE D'INTERET POUR LA CREATION D'UNIVERSITES PRIVEES

Interrogé sur la création d'universités privées en Algérie, une revendication tant réclamée par plusieurs adhérents du FCE, le ministre a indiqué que rien n'empêche la création de telles structures privées. Il précise que la loi permet, sur la base d'un cahier des charges et de règles à respecter, la création d'universités privées. Il soulignera que son département a enregistré une seule demande pour la création d'une université privée voire un seul retrait du cahier des charges. En répondant aux journalistes le ministre a évoqué les propos des experts du FCE sur cette question et précisé que l'Algérie donne le droit au privé d'ouvrir des universités ; il suffit seulement de se conformer à la loi.