Le mercredi 15 octobre 2014, à 16h, au cimetière de Sidi M'Hamed, à Alger, se sont retrouvés tous ceux qui ont connu, respecté et aimé le militant exceptionnel Zoubir BOUADJADJ. Il a été enterré dans la discrétion comme il a vécu loin et en l'absence de tous les «grands du pouvoir ».

Seul le ministre des Anciens moudjahidines était présent à côté des membres du secrétariat de l'Organisation des moudjahidine et des amis, de toujours, de ce grand Monsieur qui symbolisait, pour eux, la pureté de la Révolution et rappelait par sa vie, sa pensée et son action les meilleurs enfants de notre pays, morts pour la liberté et la justice.

Forgé à leur contact et convaincu de leurs idéaux, il a préparé les hommes, les armes et l'organisation du 1er Novembre 54 qui sera la fierté et la gloire de l'Algérie et du tiers-monde.

Militant infatigable de l'organisation spéciale (OS), il participera à toutes les phases de concertation et de préparation de la lutte de Libération nationale et en particulier au sein du groupe des 22 dont il fut l'un des membres les plus actifs.

C'est donc, le plus naturellement du monde, qu'il sera chargé du secteur d'Alger le 1er Novembre 1954, il en sera l'âme et insufflera, à tous, le courage, l'abnégation et le sacrifice.

Arrêté et emprisonné pendant sept ans (il sera condamné à perpétuité), il demeurera un farouche résistant auprès de qui chacun trouvait l'appui nécessaire et le réconfort moral dans les moments de crise et de doute. Après l'indépendance, il dirigera la Fédération FLN du Grand Alger et en fera, avec ses compagnons émérites (MERZOUGUI, FETTAL, REBBAH, BENHAMIDA, BALAMANE, BELHAFFAF, MALEK HACHEM, MOKHTAR KACI, ZAHOUANE?) le recours pour tous ceux qui croyaient en la Révolution. Toujours disponible et à l'écoute des citoyens, il s'investissait dans tous les combats et défendait, sans aucune concession les veuves, les orphelins et les démunis. Ses réactions spontanées, ses coups de colère contre tout ce qui lui paraissait injuste ou non digne des sacrifices consentis par notre peuple, faisaient de lui l'homme ? orchestre des toute la lutte noble de l'époque.

D'un caractère entier, il n'acceptait pas que la direction du pays et les structures de l'Etat et du FLN ne soient pas au service exclusif du peuple.

Malheureusement le coup d'Etat du 19 Juin 1965 est venu donner un coup d'arrêter à l'action de cet homme exceptionnel qui se retira, alors, de toute activité officielle, laissant derrière lui le souvenir vivace d'un grand révolutionnaire.

Dans nos cœurs et dans nos esprits Zoubir restera l'homme qui symbolisait et prolongeait, dignement, le combat de son révélateur le grand Mohamed BELOUIZDAD et de son ami irremplaçable DIDOUCHE Mourad et de tous ceux qui ont tout donné à notre pays, sans rien en recevoir.

Repose en paix et que Dieu te bénisse !

Merci de nous avoir appris par ton exemple ce qu'est le véritable militant et puisse ta vie être une source d'inspiration pour les nouvelles générations.