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NAAMA : Grande affluence à Asla

par M. S. Laradji

C'est jeudi en début de matinée à Asla qu'a été donné le coup d'envoi du mawssim Sidi Ahmed Mejdoub par les descendants du saint patron de la wilaya près du mausolée sous lequel reposent depuis plusieurs siècles les sépultures du cheikh et de sa descendance directe et ceci en présence des autorités de la wilaya.

Des dizaines de milliers de personnes, jeunes et vieux, venus des contrées les plus éloignées, ont tenu à ne pas manquer ce rendez-vous annuel pour assister à cette fête et témoigner de leur fidélité et leur dévouement au cheikh, illustre descendant d'Abou Bakr Essadik, compagnon du Prophète (QLSSL). De son vrai nom Abou Abbes Ahmed Medjdoub El Souni, il est né en 1493. Il a passé son enfance au milieu d'une famille noble, pieuse et savante qui gérait les sites religieux et enseignait le coran et le culte musulman dans les localités du sud-ouest jusqu'à la ville de Fès au Maroc. Très jeune, il apprend le coran et le hadith auprès de son père et de son éminent érudit cheikh Ahmed el Meliani. Son insatiable appétit pour les valeurs humaines et les études coraniques l'incite à effectuer moult déplacements à travers le sud-ouest du pays et au Maroc en quête de savoir et de contacts avec les chouyoukhs pour forger sa notoriété de saint parmi les disciples et grands maitres du soufisme. Après son mariage, il s'établit avec sa femme et ses trois enfants à Asla et se consacre à l'enseignement du coran, des sciences théologiques et les préceptes du soufisme. Il mourut en 1570.

Deux jours durant ( jeudi et vendredi), la localité de Asla, à une cinquantaine de kilomètres de Naâma, a vibré aux rythmes d'une imposante manifestation chargée de couleurs locales, respectant les mœurs et les traditions ancestrales. Pour garantir le gite et le couvert en cette mémorable occasion, «les Médjadba» se sont mobilisés d'une volonté commune en dressant des tentes pour accueillir un grand nombre d'invités, venus des quatre coins du pays.

La fantasia, source de plaisir pour les yeux et d'admiration pour le cheval barbe a été au centre du programme des festivités. En effet, des cavaliers représentant plusieurs tribus de la wilaya de Naâma, parés de leurs plus beaux atours, selles et habits aux fils dorés, jambières de cuir assorties de médaillons argentés se sont donnés à cœur joie au rythme du baroud, du bendir et de la ghaita traditionnelle, à quelques mètres seulement du mausolée de Sidi Ahmed Medjdoub, lui même, pris d'assaut par les visiteurs, en quête de la baraka du cheikh. Cette manifestation qui s'est déroulée dans la convivialité et clôturée par la lecture de la Fatiha a été un moment fort de rencontres et de retrouvailles et aussi un moment d'évasion pour certains, le temps d'un week-end.