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Cité El Amel et El Hamoul (El-Kerma) : Les habitants dénoncent la multiplication des constructions illicites

par J. Boukraâ

Les habitants de la commune d'El-Kerma dénoncent la prolifération des habitations non conformes aux normes de construction qui ont défiguré le tissu urbain. Ces derniers redoutent fort la prolifération des constructions illicites qui se propagent d'une manière vertigineuse. D'année en année, le phénomène des bidonvilles s'accentue, ceinturant la ville d'Oran et plusieurs de ses agglomérations.

C'est le cas dans cette commune. Toutefois, suite aux dernières opérations de relogement, le nombre des habitations illicites a explosé, et en particulier dans les lieux dit cités El Amel et El Hamoul. Près de 600 habitations de fortune sont érigées à ces endroits, selon une source proche de l'assemblée populaire communale. Les mêmes services affirment que le phénomène a pris des tournures inquiétantes. Ces groupements d'habitations implantés dans leur majorité sur des terrains publics voient de jour en jour leur superficie s'étendre par l'implantation de nouvelles demeures en tôle et autres matériaux de fortune. Pour plusieurs citoyens, demeurer dans des bidonvilles est synonyme d'une attribution imminente d'un logement ou du moins une pré-affectation. C'est d'ailleurs, selon les observateurs, l'une des causes les plus récurrentes qui ont conduit à l'état actuel, et ce malgré les multiples interventions des autorités locales. Ici personne n'ignore les dessous de ce «trafic» à ciel ouvert organisé depuis des années autour de la vente et la revente des baraques implantées illicitement sur le domaine public. Un coup de poker qui pour bon nombre aurait déjà rapporté gros.

La multiplication des bidonvilles a engendré d'autres phénomènes nuisibles, à l'image de la détérioration de la végétation, la multiplication des branchements illicites aux réseaux d'électricité, la prolifération des décharges sauvages et les incendies forestiers. M. Zaâlane, wali d'Oran, dès son installation à la tête de l'exécutif de la wilaya, a affirmé la volonté des pouvoirs publics de débarrasser la deuxième ville du pays des taudis qui entraînent des commerces et un trafic profitable à certaines personnes, aux dépens de la ville. Des personnes de tous bords et surtout venant des wilayas limitrophes s'implantent quasi quotidiennement dans ses bidonvilles.

Le plus grand nombre des constructions illicites a été recensé dans les communes d'Es Senia et Haï Bouâmama (ex-El Hassi). La dynamique que connait le secteur de l'habitat et la consistance des programmes confortent les autorités locales dans la volonté d'éradiquer totalement les constructions précaires.

Plusieurs projets de logement seront lancés à Oran, dont un nouveau quota de 4.000 logements sociaux. Dans ce cadre la commune d'El-Kerma a dégagé une assiette foncière de 8 hectares pouvant accueillir des projets d'utilité publique et notamment des projets de réalisation de logements. Selon un élu de l'assemblée populaire de cette commune «Cette assiette foncière située à Hai el Amel est la propriété de la commune. Elle peut accueillir des projets de réalisation de logements sociaux. Une autre assiette foncière située à El Hamoul peut aussi servir à des projets d'équipements publics et autres. S'étendant sur 30 hectares, cette parcelle a été transformée en décharge sauvage».