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BOUMERDES: Des villas construites illicitement et des interrogations

par O. M.



En évoquant les risques majeurs, lors du dernier passage de Mohamed Tahar Melizi, délégué national des grands risques, près du ministère de l'Intérieur, on ne pouvait passer, sous silence, le cas des 45 villas, érigées dans une zone à très haut risque, à Foes, à l'entrée-ouest de Boumerdès. Ainsi plus de 45 constructions sont sorties de terre, ces derniers mois, sur ce site de Foes, sans permis de construire. Pire, une dizaine d'entre elles se trouvent sur une importante conduite de gaz et tout proche de la conduite d'eau potable de Taksebt, sans aucun respect du périmètre de servitude, les autres sont situées entre 20 et 30 m, d'une ligne à haute tension (HT). Il y a quelques jours, les services de l'Urbanisme de l'APC de Boumerdès avaient établi le constat d'infraction, les décisions de démolition ont été signées mais depuis plus rien, et les travaux de finition de certaines bâtisses sont toujours en cours. Le cas d'infraction a été soulevé, au wali, et ce dernier, devant le mutisme du maire et des autres élus de la commune, dépêchera une commission pour mettre fin à ces situations et éviter l'effet contagion. Les citoyens se demandent comment ces futures résidences ont pu pousser, sans attirer l'attention des inspecteurs de l'Urbanisme. Des responsables communaux affirment: «on arrive, difficilement, à identifier les propriétaires de ces constructions. La plupart ne sont pas présents sur leurs chantiers». Et d'ajouter qu'une commission a été installée, récemment, par le wali de Boumerdès pour dresser un constat sur ces constructions anarchiques.

«Ces constructions ne seront jamais régularisées, dans le cadre de la loi, sur la conformité, car elles ont été édifiées, en 2012 et 2013», précise un technicien de l'Urbanisme. Mais ces dernières ont pu être alimentées en énergie électrique. Quelles pièces ont-elles présenté pour bénéficier du branchement ? Comment a-t-on pu laisser des gens construire sur des conduites de gaz et d'eau potable, et sous des lignes électriques à haute tension ? s'interrogent nombreux citoyens. Où étaient les responsables, chargés de contrôler de telles constructions sur le site de Foes, qui a vu la disparition d'une centaine de constructions, lors du séisme du 21 mai 2003 ? Avant-hier une décision de démolition au centre-ville n'a pas eu lieu, et pourtant l'infraction porte sur une bâtisse érigée, illicitement, sur 4.000 m².

Par ailleurs, on a appris, que plusieurs décisions de démolition de constructions illicites tardent, encore, à être exécutées par les services concernés, alors qu'au même moment, d'autres, concernant de simples commerces, sur la RN24, ont été exécutées avec une célérité record.