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APC d'Oran : Les 38 élus demandent, une nouvelle fois, le départ du maire

par Houari Barti

Les 38 frondeurs de l'Assemblée populaire communale (APC) d'Oran ont demandé, une nouvelle fois, le départ du maire d'Oran, M. Boukhatem Noureddine, à l'occasion de la tenue, hier, de la quatrième session ordinaire de l'APC. Une session dont ils ont dû prendre part «pour ne pas bloquer les projets en cours et pénaliser le développement de la ville», disent-ils.

En effet, avant de quitter la salle des délibérations, les 38 élus frondeurs, dont les 6 vice-présidents de l'APC, ont pris soin de participer au vote de l'ensemble des résolutions programmées à l'ordre du jour de cette 4e session ordinaire.

Soulignons, d'abord, que les élus frondeurs sont issus de l'ensemble des formations politiques représentées au sein de l'APC d'Oran, y compris de la famille politique du maire, objet de la fronde. Leur action, ils la justifient par ce qu'ils qualifient «de mauvaise gestion» et «d'anarchie qui règne dans la commune depuis l'installation de M. Boukhatem Noureddine à la tête de l'APC». Officiellement, on lui reproche de «s'accaparer les décisions, d'écarter les élus, notamment ses 6 vice-présidents qui composent avec lui l'exécutif communal, et même les présidents de commissions» de prendre part à la gestion. «Et comment peut-on le faire si on n'a même pas de bureaux pour exercer convenablement nos fonctions ?», se demandent-ils. Un état de fait, accusent-ils, en outre, «qui ne peut que se traduire négativement sur les affaires courantes de la ville et des citoyens».

Mais qu'en pense le maire d'Oran de ces accusations ? Pas grand-chose, si ce n'est «qu'ils ont complètement le droit d'exprimer leurs préoccupations et en toute liberté». Interrogé sur le sujet, à l'issue de cette 4e session APC, M. Boukhatem a en effet soigneusement évité de charger ses détracteurs, se limitant à préciser que «son seul souci reste de mener à terme son programme de développement de la ville». Il faut dire que la participation des frondeurs aux délibérations de la session ordinaire représente en soi un gage de stabilité qui conforte le chef de l'exécutif communal dans ses positions. Il faut dire aussi que les élus frondeurs n'avaient pas d'autre alternative que de prendre part au vote. Un boycott de la session placerait l'Assemblée dans une position de blocage, lequel s'il perdurait, selon les termes du nouveau code communal, mènerait tout droit vers la dissolution de l'Assemblée et l'organisation d'élections anticipées. Un scénario qui n'arrange personne, encore moins les frondeurs, dont les ambitions politiques, particulièrement pour les plus anciens, vont au-delà d'un simple siège au boulevard de la Soummam. Difficile de dire, donc, sans risque de se tromper à quoi va déboucher ce conflit au sein de l'APC d'Oran. Surtout que la tutelle reste pour l'heure assez réservée sur le sujet, le considérant comme «un non-évènement».