Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Santé : Hanoune veut le retrait du projet de loi

par Salah-Eddine K.

La SG du Parti des Travailleurs (PT), Louiza Hanoune, dans une conférence de presse tenue au siège du parti, a interpellé le président de la République afin qu'il use de ses prérogatives pour le retrait de l'avant-projet du code du travail et le projet de loi sanitaire jugés comme projets en porte-à-faux avec les orientations socioéconomiques du pays. Selon la conférencière, le projet du nouveau code du travail mettrait en cause l'ensemble des acquis obtenus jusque-là par les travailleurs alors que la loi sanitaire va mener le secteur de la santé droit vers une privatisation aux conséquences dangereuses sur la stabilité sociale du pays. Hanoune s'est interrogée du pourquoi de tels projets en ce moment même où notre pays, a-t-elle affirmé, «est hors de crise». Pour elle, ce code «est une mort programmée» de la classe des travailleurs en ce que le contenu qu'il véhicule menace les libertés syndicales et le droit de grève. Ce code consacre aussi la flexibilité de la relation de travail qui ne peut qu'arranger les patrons. Il consacre également les contrats à durée déterminée. «En somme, les travailleurs ne seront plus protégés». Elle ajoute que c'est un «texte non amendable qu'il faut retirer immédiatement». Elle rappellera dans ce sillage qu'il existe «14 millions de personnes qui n'ont pas de protection sociale et qu'il existe près de 5 millions de travailleurs qui ne sont pas déclarés». Quant au projet sur la loi sanitaire, la conférencière le rejette en bloc. Selon elle, cette loi consacrera l'autonomie financière et administrative des structures, ce qui signifie que l'Etat va se désengager du secteur de la santé publique. Une loi qui va ouvrir grandement les portes aux appétits du privé.

Hanoune souhaite vivement que les deux avant-projets soient retirés avant d'aller à une riposte que le PT compte organiser avec l'UGTA. «Nous allons riposter ensemble comme nous l'avions fait pour la loi sur les hydrocarbures du temps de Chakib Khelil, et qui a été retirée». La conférencière s'est dite inquiète de la duplicité du discours ambiant sur ces questions. «Certains disent qu'il faut maintenir et renforcer la règle des 51/49% imposée aux partenaires économiques étrangers alors qu'en même temps d'autres veulent libéraliser à outrance notre économie». Pour ce qui est de l'adhésion à l'OMC, elle relèvera qu'il existe deux discours qui s'affrontent. Les uns sont pour «une rentrée immédiate dans cette organisation» alors que d'autres voix soutiennent qu'il «n'est pas encore temps».