Le taux de
participation à la grève des agents des services économiques des CEM et lycées
de la wilaya de Constantine se situe pour ces premiers jours à 35%, pendant
qu'il est variable dans la plupart des wilayas et atteint les 90% dans au moins
11 d'entre elles, selon un responsable de l'UNPEF, M. Khadraoui. Le mouvement
est tellement suivi et la paralysie commence à se faire sentir, dira-t-il, que
le ministère de l'Education n'a pas trouvé mieux que de procéder à des
réquisitions pour se sortir de l'impasse. Le chargé d'information de l'UNPEF,
M.Amraoui, dont dépend la Commission nationale des fonctionnaires des services
économiques des établissements éducatifs du pays, qui a appelé à cette grève, a
affirmé que le recours du ministère de tutelle à des correspondances par télex
ordonnant aux Directions de l'Education d'adresser des réquisitions
individuelles aux fonctionnaires des services économiques en arrêt de travail,
constitue une violation des dispositions réglementaires énoncées par la loi
90-02, amendant et complétant la loi 91-27 en matière de conciliation,
médiation et arbitrage. Et c'est là, soulignera-t-il, une autre preuve de
l'échec de sa politique afférente de résolution des conflits collectifs au
niveau du secteur de l'éducation. En tout cas, ajoutera-t-il, « nous
considérons cette mesure de réquisition comme une entorse grave à la loi en
question en sus de l'article 41 de la loi 90-02 datée du mois de février 1990
et relative à la prévention des conflits collectifs au travail et à leur
résolution ainsi qu'au droit de grève qui, lui, sert de prétexte à cette mesure
de réquisition». « Car cet article évoque la réquisition pour garantir la
sécurité des personnes, des ouvrages et des biens et tous ces aspects sont pris
en charge et se situe au 1er rang de nos préoccupations, auquel nous accordons
un suivi régulier et quotidien malgré notre grève, et ce en considération de
notre profond respect des textes réglementaires ». Et de poursuivre que, « par
conséquent nous informons tous nos camarades de refuser de percevoir tout genre
de documents, en considération que la grève est une interruption de la relation
de travail avec l'employeur, conformément à l'article 32 du code 90-02 ». La
Commission nationale des agents des services économiques déclare que « toutes
ces tentatives ne nous détourneront pas de notre mouvement de protestation et
réclamons encore une fois l'ouverture du dialogue ». Un dialogue avec des
négociations sérieuses permettant des solutions pratiques. A rappeler que les
services d'économat du pays sont en grève ouverte depuis dimanche dernier pour
faire valoir, notamment, leurs droits à la prime d'encadrement et aux
promotions sans concours.