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Un comité de coordination installé aujourd'hui : L'opposition accorde ses violons

par Zahir Mehdaoui

Un comité de suivi et de concertation sera installé, aujourd'hui, mercredi, au siège du RCD, par la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD). Ceux qui ont misé sur « l'essoufflement » de la CNLTD, créée au lendemain des élections présidentielles, du 17 avril dernier, semblent en avoir pour leur argent. Le mouvement, constitué, essentiellement de l'opposition (partis et personnalités politiques), continue d'avancer et de s'organiser. Mieux, certaines personnalités, à l'image de Mouloud Hamrouche, qui ont affiché un certain scepticisme, quant à la démarche de ce mouvement, l'ont, finalement, rejoint. Ils comptent, même, siéger dans le comité de suivi et de coordination.

L'adhésion des 5 anciens chefs de gouvernement, à savoir : Mouloud Hamrouche, Ali Benflis, Ahmed Benbitour, Mokdad Sifi et Sid Ahmed Ghozali, donnera, incontestablement, du poids à ce comité qui représentera un large pan, pour ne pas dire, l'essentiel de l'opposition algérienne et ce, pour la première fois, depuis l'indépendance du pays, en 1962. L'opposition, dans une démarche inédite a, faut-il le souligner, surmonté tous les clivages autour d'une seule idée, tenter de changer le système, par les voies pacifiques. Dans sa plate-forme, rendue publique, en début d'août dernier, la CNLTD préconise une «sortie de crise», à travers quatre principaux axes, à savoir : « un gouvernement du consensus national », « une instance indépendante et permanente, pour organiser des élections », « une Constitution qui consacre le véritable consensus » et enfin un « contact constant avec les composantes du peuple ».

Dans sa plate-forme, le mouvement appelle, également, à revenir à la déclaration et aux principes du 1er Novembre 1954, comme référence pour l'Etat algérien avec le respect, pour toutes les composantes, de son identité.

Le texte met l'accent, par ailleurs, sur la préservation de l'Unité nationale et de la cohésion sociale, le rejet de la violence, dans la pratique politique, la nature républicaine du pays, le rejet des ingérences, et insiste sur le principe du dialogue et du consensus, pour réaliser la transition démocratique. L'un des objectifs fondamentaux est d'arriver à instaurer une démocratie effective, avec des institutions légitimes, à travers des élections libres et transparentes, organisées par une instance neutre et permanente.

Sur le volet économique, la CNLTD propose la construction d'une économie productive pour sortir de la dépendance aux hydrocarbures.

La Coordination nationale pour les libertés démocratiques, en agissant de la sorte, veut, semble-t-il, démontrer aux Algériens, en premier lieu, qu'elle n'est pas là pour faire dans la « politique politicienne » ou dans l'opposition stérile qui avait fini par emporter de nombreux partis politiques.

Mais ce qui est extraordinaire, c'est le fait que ce mouvement a réussi, pour la première fois, dans les annales, à rassembler, autour d'un même projet, aussi bien les islamistes que les démocrates et les républicains. En effet, jamais à travers l'histoire contemporaine de notre pays, un mouvement n'a ratissé, aussi large, dans la perspective de mettre fin à un système qui dure depuis plus d'un demi-siècle.