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GHAZAOUET: Sidi-Amer, une gigantesque agglomération «à deux visages»

par Khaled Boumediene

A 3 kilomètres sud-est de Ghazaouet, derrière la route nationale 98, Sidi-Amer, une agglomération «à deux visages» se dresse au visiteur. Ce gigantesque quartier très ancien, qui compte près de 19.000 habitants fait pourtant partie du périmètre urbain de la ville de Ghazaouet. Il contient, d'une part, des cités résidentielles bien entretenues, à l'image des cités «El-Wiam» et «Dalia» et, d'autre part, des quartiers délabrés et peu aménagés, comme «Sérijette» et les vieux quartiers du centre de Sidi-Amer qui sont moins accueillants et défavorisés. Omar, un habitant, déplore que ce grand quartier, soit ainsi délaissé. ?La vie dans ce grand quartier commence vraiment à sentir mauvais. Normalement, le quartier de Sidi-Amer, le plus populeux d'Algérie serait une commune dotée de tous les équipements nécessaires et de tout ce qui suit, mais malheureusement, une grande partie de cette agglomération est quasiment oubliée. Les voies sont fortement endommagées, les accès périlleux, l'insalubrité, la prolifération d'insectes, chiens errants et sangliers, le mauvais éclairage public, l'absence des transports et le manque d'infrastructures sportives et socio-éducatives. Un autre problème récurent se pose à Sidi-Amer, c'est la mauvaise prestation fournie par le bureau de poste aux nombreux usagers et commerçants. Un seul employé tient le bureau ! Vraiment ça fonctionne au ralenti! Sans parler du manque des liquidités qui inquiète les usagers.

C'est inconcevable ! Les problématiques sont, à vrai-dire, nombreuses à Sidi-Amer, du moins dans l'ancien Sidi-Amer où un plan Marshall pour sa mise à niveau est une urgence ! Pourtant des solutions existent pour rendre plus agréable la vie dans ces quartiers abandonnés qui manquent de tout», déplore-t-il. Ce constat amer d'Omar qui a grandi dans cette agglomération résume en gros les inquiétudes des habitants. «C'est honteux ! Cet été des sangliers attirés par des poubelles et décharges se baladent tranquillement à Sidi-Amer, menaçant ainsi sérieusement la sécurité des habitants qui se retrouvent nez à nez avec un sanglier, notamment les enfants qui jouent devant leurs maisons.

Selon Omar, dès que le soleil se couche, des sangliers en goguette font apparition dans les lieux, effrayant les riverains qui vaquent à leurs occupations, ou tout simplement les promeneurs qui sortent la nuit pour profiter d'air frais en ces périodes de chaleur», se lamente un autre habitant de Sidi-Amer, soulignant :»Parce qu'ils trouvent de quoi se nourrir dans les décharges et poubelles de la cité qu'ils descendent des collines». Par ailleurs, la prolifération des chiens errants prend des proportions alarmantes notamment en centre-ville. Ces derniers se déplaçant en meutes notamment de nuit ne cessent de semer la peur et la terreur au milieu des riverains. «Ces bêtes sauvages qui rodent dans les rues de la ville n'ont pas cessé de se multiplier depuis plusieurs mois. Ils s'installent généralement dans les chantiers de construction ou autres lieux non habités. Ils profitent du manque d'éclairage et de l'obscurité, pour sortir de leur refuge et installer un climat de terreur et d'insécurité. Qu'attend-t-on pour organiser une opération d'abattage de ces bêtes et éliminer une menace qui pèse sur la santé et la sécurité des citoyens ?», s'interroge un habitant du centre-ville. Pendant la journée, ces canidés agressifs, en nombre impressionnant, élisent domicile dans l'enceinte portuaire où ils trouvent leur pitance en abondance. Les dockers doivent prendre des précautions pour ne pas s'aventurer dans le territoire de ces bêtes menaçantes.

Les marins étrangers préfèrent rester à bord de leur bateau de peur d'être attaqués par ces chiens. «À chaque endroit on se trouve nez à nez face à une horde de chiens», s'inquiète un responsable du port. Une inquiétude qui s'est avérée justifiée puisque un employé a été mordu par un de ces clébards probablement enragé. Les fidèles qui se rendent à la mosquée pour les prières de la nuit, les marins-pêcheurs, sont constamment confrontés à des meutes de chiens agressifs et se trouvent contraints de se munir de gourdins pour se défendre.