L'année scolaire
2014-2015 sera marquée par d'importants changements dans le cursus scolaire, en
particulier dans le calendrier des examens, a annoncé hier la ministre de
l'Education nationale, Nouria Benghebrit, à la radio nationale.
Pour la ministre, qui
a déjà stigmatisé dès son intronisation au ministère la période de ?'vacances''
des élèves au mois de mai, juste avant les examens, il s'agit de fixer dés le
début de l'année les dates de ces examens. Ainsi, elle a indiqué que le
baccalauréat est programmé cette année du 14 au 18 juin, le BEM du 8 au 10 juin
et l'examen de la 5ème année le 3 juin, sans qu'il y ait une seconde session
pour cet examen de passage au CEM. Pour elle, il est « important d'identifier
les dates des examens à l'avance ». Autre nouveauté annoncée par la ministre:
les cours commencent le jour de la rentrée à travers tous les établissements
scolaires du pays. Il s'agit là d'une nouveauté qui s'insère dans le cadre du
programme des réformes entreprises pour améliorer la gestion du secteur,
a-t-elle encore précisé. Par ailleurs, elle a également annoncé qu'elle entend
mener des réformes en profondeur, des réformes tirées des recommandations de la
commission Benzaghou, avant de confirmer qu'il y aura des changements dès cette
année autant pour « alléger le cartable des élèves que les cours », même si
elle reconnaît que ces changements vont s'opérer « dans la durée ». Nouria
Benghebrit a cependant reconnu que l'école algérienne porte en elle de
nombreuses inégalités, des disparités importantes tant entre les wilayas
qu'entre établissements de la même wilaya. Aujourd'hui, le secteur va
travailler sur trois grands leviers, a-t-elle dit: refonte pédagogique,
formation et gouvernance. Quant aux réformes, dont la réorganisation du système
des examens, il faut aller bien sûr « en profondeur mais graduellement »,
laisse-t-elle entendre. Si elle est restée évasive sur le modèle de gestion des
examens, dont celui du bac (rachat, seconde session...), elle a été claire en
relevant que les objectifs de son ministère est de réorganiser le calendrier du
cursus scolaire, dont les examens. La feuille de route pour la grande réforme
du secteur est d'ailleurs en cours, et porte notamment sur la réforme
pédagogique dont la professionnalisation et la gouvernance. « La pédagogie est
au centre de notre feuille de route », explique-t-elle. Lors du conseil
interministériel de jeudi dernier, le débat a été très intense ce qui montre «
le degré d'intérêt que représente l'éducation pour l'ensemble des secteurs », a
ajouté Benghebrit, qui a expliqué qu'il y aura des séances de travail avec «
les ministres de la Solidarité, de la Culture, des Sports, de la Jeunesse et le
ministre des Affaires religieuses pour travailler ensemble » afin d'améliorer
le système éducatif national. Quant aux résultats réalisés lors de l'année
scolaire 2014, la ministre a estimé qu'il y a une amélioration au niveau de la
5è année et du BEM, et une stabilité pour les résultats du bac. « Pour la
digression, elle a relevé que quatre matières enseignées posent problème dans
le système éducatif algérien: les mathématiques, les langues étrangères, la
physique et la philosophie. « Il y a des inégalités entre établissements, et
donc il y a eu trois jours de formation avec les directeurs de l'éducation pour
évaluer ces inégalités », a précisé la ministre, selon laquelle « il n'y a pas
eu de baisse du niveau scolaire, mais une stabilité ». Quant à l'observatoire
national de l'éducation, « il est en cours de mise en œuvre. Nous sommes à la
dernière phase de sa mise en application », a t-elle précisé, avant de relever
les mauvaises conditions de déroulement du concours de recrutement de 25.000
fonctionnaires. Quelque 400.000 dossiers de candidatures ont été transmis, dont
500 étudiés positivement, a encore expliqué la ministre qui a déploré que les
ENS ne fournissent que « 15% de nos demandes » en enseignants. Enfin, sur le
volet social, elle a indiqué que « l'essentiel des revendications des syndicats
ont été satisfaites ». « Je suis confiante dans l'avenir, et les points encore
sur la table demandent réflexion, une concertation. Notre objectif est d'être
dans un cadre organisé de la concertation », a-t-elle expliqué avant de
préciser à l'intention des syndicats que « nous continuerons à discuter » pour
trouver des solutions. Quelque 8,6 millions d'élèves, tous paliers confondus,
ont rejoint hier les bancs des établissements scolaires.