Dernière
conditionnalité du FMI à tomber, l'article 87 bis qui est abrogé, par la force
de la loi de Finances 2015. Les fédérations de l'UGTA qualifient cette décision
«d'historique, courageuse, à inscrire dans la longue liste de l'engagement du
président de la République, au profit des larges couches des travailleurs.» Le
président de la Fédération UGTA, chargé des conflits sociaux, a estimé, hier,
l'incidence financière de cette abrogation, à 2.400 milliards de DA. «La
révision des salaires se fera, à partir de janvier 2015, secteur par secteur,
et concernera toutes les entreprises, tous les travailleurs seront touchés,
directement ou indirectement,» a-t-il déclaré. Les premiers à en bénéficier, ce
sont, selon lui, les catégories sociales basses, allant de 1 à 7 échelons.
C'est, explique-t-il, une incidence financière, sur toutes les grilles de salaires
de la Fonction publique et du secteur économique public et privé. Seulement,
avant, affirment les syndicalistes, «il faut un décret pour redéfinir le SNMG,
ce qui impose une révision des grilles des salaires du secteur économique, ce
qui ne peut se faire que sur la base de négociations tripartites.» Des réunions
sont annoncées, à cet effet, à partir de janvier prochain. L'on avance qu'un
groupe d'experts a évalué l'incidence financière de la suppression du 87 bis, à
300 milliards de DA «rien que pour les employés de la Fonction publique.» Le
gouvernement en prévoit, lui, 110 milliards DA. Les syndicalistes estiment que
«toutes les sommes avancées sont fausses, gonflées parfois, il faut s'en tenir
à cette abrogation et lutter pour définir le SNMG et appliquer sa nouvelle
formule, aux salaires, pour que les travailleurs puissent vivre, à peu près,
décemment.» Les retraités auront, eux aussi, à en bénéficier, puisque lorsque
le FMI avait obligé les autorités algériennes à tasser les salaires par cette
formule 87 bis, il avait exigé, en même temps, que le niveau des pensions de
retraite soit réduit de 70%. «Ceci est une autre bataille que l'UGTA devra
mener pour recouvrir les droits de nos aînés,» soutient un président de
fédération.