Seule satisfaction
de certains syndicalistes, «ce code oblige l'UGTA à se réformer», disent-ils.
Ils sont conscients que «nous sommes une organisation de masse, on active à
l'horizontale seulement, c'était valable pour une certaine conjoncture, mais,
aujourd'hui, il faut une réforme de l'organisation, il faut des syndicats
sectoriels pour assurer les équilibres qu'il faut à l'entreprise et à
l'économie nationale». «Le congrès doit redéfinir les rôles des instances
locales», disent-ils. Les syndicalistes ne manquent pas de faire remarquer
alors qu'«il ne doit plus être question pour l'UGTA de tenir des congrès pour
le plaisir de les tenir». D'ailleurs, ils rappellent que l'actuelle direction
est illégitime puisque, indiquent-ils, «elle est issue du 11e congrès tenu en
2008». Le mandat des responsables syndicaux de l'UGTA étant de 5 ans, «il est
alors dépassé d'un an, le gouvernement le sait mais il est conciliant avec
nous, il faut juste retenir que pour les organisations internationales nous
activons dans l'illégitimité en attendant le 12e congrès prévu en décembre
prochain, on a intérêt à ne pas aller au-delà de cette échéance».
Les syndicalistes
pensent que «ce nouveau code encourage la centrale syndicale à opérer sa
mutation, d'autant qu'il consacre le pluralisme syndical, ce qui redéfinira en
évidence la notion de la réunion tripartite». L'on nous explique que «certaines
de ses dispositions encouragent les syndicats autonomes à se constituer en
confédération puisque le code permet à 5 fédérations ou unions de se constituer
en tant que telle». D'ailleurs, nos interlocuteurs estiment que cette approche
pourra faire perdre à l'UGTA son aura «puisque si elles se constituent, ces
confédérations pourront grignoter dans ses rangs, nos fédérations même peuvent
se constituer sous cette forme, il faut juste qu'elles soient 5». Mieux, les 5
fédérations ou unions qui décideront de devenir une confédération auront juste
à prouver que leurs membres viennent de 23 wilayas seulement et non de 48.
«C'est un peu le même schéma de constitution d'un parti politique qui est
repris», nous explique-t-on. A ce titre, les futures confédérations pourront
prétendre à un siège au sein de la réunion «tripartite» qui ne le sera plus
puisqu'elle devra leur s'ouvrir de fait, comme précisé par nos interlocuteurs.
«On n'est pas contre le pluralisme syndical, mais on sait que ce n'est pas la
démultiplication des syndicats qui réglera les problèmes des travailleurs,
c'est plutôt le besoin de la constitution d'un front commun qui le fera et qui
pose actuellement problème parce qu'il est totalement émietté», disent les
hommes de Sidi Saïd.