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Le coordinateur du Snapest : Une rentrée scolaire «difficile»

par M. Mehdi

C'est la rentrée scolaire, mais rien, ou très peu semble avoir changé, malgré des séances marathoniennes de dialogue entre les syndicats du secteur et le ministère de tutelle.

« La rentrée 2014/2015 ne peut pas connaître de stabilité vu que les principales revendications des travailleurs du secteur ne sont pas prises en compte», nous a déclaré, hier, Meziane Meriane, le SG du Snapest. Si aucun débrayage n'est annoncé, l'atmosphère reste toujours tendue. «Il n'y a pas de différence avec les précédentes rentrées scolaires», affirme encore notre interlocuteur pour qui les rencontres du 13 et du 28 août avec les représentants du ministère de l'Education nationale n'ont rien apporté de nouveau. «Nous avons eu les mêmes réponses à nos revendications. Elles ont été souvent négatives concernant les grands dossiers», dit-il. A propos de ces «grands dossiers», comme la «classification des enseignants du secondaire», le «problème des lycées techniques», la «prime du Sud» et la «médecine du travail», M. Meriane constate que le blocage vient du fait que le ministère de l'Education nationale ne détient pas toutes les clés des réponses. «On sent à travers les rencontres, même si cela ne date pas d'aujourd'hui, que le centre de décision n'est pas au ministère de l'Education», affirme-t-il, concluant à la nécessité de l'intervention du 1er ministre pour réunir l'ensemble des intervenants sur les dossiers soulevés par les enseignants et travailleurs du secteur.

Concernant le refus d'envisager la hausse de la prime du Sud, qui est encore calculée sur l'ancien salaire de base abrogé depuis 2008, le SG du Snapest dit refuser «qu'on nous parle d'équilibre budgétaire», considérant que si l'Etat a pu trouver les ressources nécessaires pour augmenter les salaires des députés, il ne doit pas se dérober quand il s'agit de se conformer à la nouvelle législation du travail.

 Sur le plan du déroulement de la rentrée, Meziane Meriane met en garde contre la surcharge dans les classes de terminale, résultant de l'embouteillage créé il y a plusieurs années après la suppression de la classe de 6e au primaire, donnant ainsi lieu à deux vagues d'élèves pour un même palier (5e et 6e) qui s'est répercuté jusqu'à arriver à la 3e AS de cette année scolaire. Selon notre interlocuteur, on parle déjà de classes de 3e AS composées de plus de 48 élèves, «ce qui risque d'avoir des répercussions sur leur rendement pédagogique». M. Meriane ne comprend pas le retard dans la livraison de certains lycées dont «la construction a été lancée en 2004», dit-il. Le SG du Snapest dit aussi regretter la décision de n'appliquer les recommandations des assises nationales de l'Education, organisées en juillet dernier, qu'à partir de la prochaine rentrée scolaire (2015/2016).

Alors que, selon lui, certaines de ces recommandations auraient dû être mises en œuvre dès cette année. C'est le cas, dit-il, de la nécessité d'une adéquation entre le volume horaire et les programmes. «Il faut trouver une équation entre le volume horaire et les programmes. Si, pour l'accomplissement du contenu annuel d'une matière il est nécessaire d'adopter un certain nombre d'heures par semaine, il ne faudra pas hésiter à le faire. Cela permettra à l'enseignant de mieux administrer ses cours, sans se précipiter, et à l'élève de mieux assimiler», conclut M. Meriane.