Tout se décidera à
partir du 2 septembre, jour de la rentrée des enseignants. « Nous allons
soumettre à la base, dès le 2 septembre, le contenu du procès-verbal signé avec
le ministère de tutelle et c'est à partir de la décision des enseignants, qui
sera dégagée lors des assemblées générales locales, que le conseil national
décidera de la position à prendre en réponse à ce qui a été proposé au
partenaire social », indiquera M. Messaoud Boudida, porte-parole du Cnapest.
Seule la base peut décider d'une rentrée scolaire agitée ou calme, le dernier
mot revient aux enseignants pour donner suite aux évènements, soutient-on chez
différents syndicalistes. Mais les représentants des syndicats autonomes du
secteur de l'Education nationale ne se font pas trop d'illusions sur le sujet,
affichant tous un profond scepticisme à l'issue des rounds de discussions,
engagés avec le ministère de tutelle tout juste après les départs en vacances,
et qui viennent d'être sanctionnés par un semblant d'épilogue au goût amer. «Rien
de nouveau pour la rentrée scolaire 2014-2015», balance d'emblée le
porte-parole du Cnapest. Ce dernier relèvera que le Cnapest « s'inquiète des
mêmes refrains de réponses et les mêmes pratiques en vigueur chez les
responsables du ministère de l'Education nationale, aucun changement qui ouvre
de réelles perspectives d'amélioration des conditions socioprofessionnelles des
enseignants, aucune concrétisation des points inscrits sur la plateforme des
revendications qui a fait, pourtant, objet de plusieurs rencontres sanctionnées
par un engagement de la tutelle à régler pas mal de dossiers en suspens ».
Plusieurs revendications, dont celles liées à la prime de zone, au dossier du
logement et de la retraite, n'ont pas été satisfaites, et la réponse du
ministère n'a pas changé d'un iota là-dessus, «ces questions dépassent les
prérogatives du ministère», s'est-on contenté à leur offrir en guise de réponse
aux préoccupations en question. Globalement, rien ne prête à la satisfaction et
la rentrée scolaire, qui, de par son poids, participe à 90% dans le concept de
rentrée sociale, risque sérieusement de subir de graves perturbations. Aussi,
le porte-parole du Cnapest souligne que le manque d'infrastructures sera
toujours d'actualité, car la réception de plusieurs établissements scolaires,
prévue lors de la présente rentrée scolaire, n'aura pas lieu, chose qui
maintiendra la surcharge à son niveau alarmant. Même pour le personnel
enseignant, on prévoit un manque malgré les 25.000 nouvelles recrues. «Quand on
va sur le terrain, on constate que le manque d'enseignants existe toujours. Des
postes vacants et des contractuels, il y en aura toujours, tant que les
chiffres prévisionnels ne correspondent pas à la demande réelle et tant que la
coordination fera défaut entre la tutelle et ses directions locales », soutient
M. Messaoud Boudida. Non sans prévenir que la pression est grande, aussi, en
matière de volumes horaires ou d'emploi du temps, et que le cartable restera
toujours lourd à porter par les élèves. D'autres syndicats, à l'enseigne de
l'Unpef, le Snapest et le Cla, versent dans le même sens, prévoyant une grogne
quasi générale lors de la prochaine rentrée scolaire. La rentrée scolaire
version Benghebrit ne diffère pas des précédentes, avec Aboubekr Benbouzid et
Baba Ahmed, et dont le trait commun est ce front social toujours en ébullition.