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L'attente des habitants de la Casbah

par M. Aziza

Le séisme de 5,6 de magnitude qui a secoué Alger vendredi dernier a levé le voile sur l'état de délabrement de la capitale, «Alger la blanche», notamment dans les plus vieux quartiers.

Le séisme d'Alger qui a fait six morts et plus de 400 blessés n'a pas causé d'importants dégâts matériels mais a tout de même provoqué une vague de contestation. Plusieurs manifestations ont été enregistrés de Aïn Benian jusqu'à la Casbah d'Alger et des citoyens à Raïs Hamidou ont fermé la route à la circulation, avant-hier. D'autres ont assiégé durant deux jours le siège de leur commune.

Visiblement, c'est la Casbah d'Alger qu'a connu les plus importants mouvements de contestation en raison du nombre important de familles qui vivent avec la crainte de voir leur habitation s'effondrer sur leur tête. Le P/APC de la Casbah s'est vu obligé de recevoir plus de 500 personnes samedi dernier dès 7 heures du matin jusqu'a 19 heures. Le maire accompagné du secrétaire général et des cadres du CTC ont reçu les gens de différents quartiers de la Casbah, particulièrement ceux qui habitent des maisons délabrées qui datent de l'époque Ottomane et ont subi les affres du temps, le tremblement de terre et les pluies, auxquels s'ajoutent l'humidité et surtout le manque d'entretien.

La casbah d'Alger qui était le symbole de la cohabitation, de la résistance et de la révolution algérienne est aujourd'hui perçue comme une bombe à retardement.

Des membres de l'APC de la Casbah que nous avons rencontrés hier ont affirmé que les habitants sont dans l'expectative depuis plusieurs années, au moment où les nouveaux arrivés des bidonvilles ont été relogés. «Nos concitoyens de la Casbah commencent à perdre patience». Ils ont également affirmé que l'ensemble des personnes reçues par le maire de la Casbah vivent dans des conditions déplorables, d'où la nécessité de les reloger rapidement. Mais, ils affirment que le P/APC n'a pas «la baguette magique, ni les prérogatives pour décider de leur relogement».

Les membres de l'APC insistent en soulignant que le wali d'Alger est appelé à intervenir rapidement pour reloger les habitants de la Casbah qui attendent depuis des années. «La Casbah a résisté avec la clémence de Dieu au tremblement de terre passé, mais la chance ne sourit pas toujours, sauf pour ceux qui savent la saisir».

Les agents et membres de l'APC de la Casbah ont regretté le fait que le wali d'Alger et le ministre de l'Intérieur n'ont pas visité les lieux, négligeant la foule qui les attendaient à la Casbah d'Alger. Aujourd'hui, les membres de l'APC de la Casbah sollicitent le wali d'Alger d'intervenir pour reloger rapidement ceux qui sont en danger avant qu'il ne soit trop tard.