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Lunettes de soleil, crèmes de bronzage? : La contrefaçon a de beaux jours devant elle

par J. Boukraâ

La saison estivale rime avec plage, crème de bronzage et lunettes de soleil. Toutefois, la contrefaçon, chinoise notamment, n'épargne aucun produit. Toutes les grandes marques de lunettes de soleil et de crème de bronzage et d'écran total sont imitées et étalées au niveau du marché informel, particulièrement à M'dina J'dida. Pour choisir la paire qui vous ira le mieux, ce n'est guère facile devant la multitude de choix proposée par le revendeur de ce produit de mode, entre les lunettes Chanel, Gucci, Armani, Ray Ban, D&G, Police, Persol, Versace ou bien YSL, vous serez très certainement perdus. Le prix affiché varie entre 150 à 450 DA la paire. De ce fait, tout le monde peut se permettre de se payer des lunettes.

En réalité, ces lunettes revendues presque pour rien, importées en centaines de milliers de Chine dans des conteneurs sont de qualité médiocre, mais surtout dangereuse pour la santé du consommateur. Un danger réel surtout pour les yeux, exposés continuellement à la mauvaise qualité des verres non traités qui n'empêchent point les rayons ultraviolets (UV) d'atteindre la cornée.

D'autre part, les écrans « total », huiles et crèmes de bronzage pullulent dans les magasins et à même le sol. Ces derniers jours à Oran, on les trouve partout et à des prix défiant toute concurrence. Mais la majorité de ces produits est contrefaite. Certaines personnes, alléchées par le bas prix, n'ont pas conscience des risques de santé que ces produits contrefaits représentent. Généralement, l'acheteur ne sait pas ce que contient le tube ou le flacon du produit qu'il achète. Le fait que les produits cosmétiques ne soient pas soumis à une autorisation de mise sur le marché, comme c'est le cas pour les médicaments, ouvre la voie à de nombreux dépassements et expose le consommateur à de sérieux dangers. Et les conséquences sur la peau sont dramatiques.

Ça se passe à Oran, qui est le centre de ravitaillement de toute la région ouest et sud-ouest du pays en ces produits, qu'ils soient importés ou fabriqués localement. Au marché de M'dina J'dida, sur des étals de fortune différentes marques d'écran total sont proposées à des prix qui varient entre 200 et 300 dinars. Supposés faire écran (total) contre le soleil, ces baumes, non seulement ne protègent pas, mais, en plus, nuisent à l'épiderme. Ils portent le nom de marques de cosmétiques mondiales, alors qu'ils ont une origine douteuse. La plupart de ces produits sont vendus par des marchands à la sauvette à des prix cinq fois, voire six fois, moins chers que les produits d'origine. A Oran, les cosmétiques viennent en première position des articles saisis (61%) par les services de la douane. La baisse du pouvoir d'achat ne permet pas à de nombreux Algériens de se vêtir et de se chausser comme ils veulent, ce qui explique leur engouement pour les produits chinois, malgré tous les risques que représentent plusieurs de ces produits sur leur santé.