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Hygiène, assainissement, projets en souffrance? : Des mesures d'apaisement pour les habitants de Cap Blanc

par Bouhassoune Lahouari

En visite de travail et d'inspection après un mouvement de protestation survenu mercredi dernier à Cap Blanc, une délégation de l'APW d'Oran composée pour l'essentiel par MM. Bensafi Smain (président de la commission aménagement du territoire et transport), Zahaf Khaled (président de la commission hydraulique, tourisme, forêt et agriculture) et Magharbi Noureddine (président de la commission Education) s'est rendue, hier, sur les lieux pour constater de visu les raisons qui ont poussé les habitants de cette localité balnéaire à manifester leur colère.

En effet, la petite localité côtière de Cap Blanc, sur le territoire de la commune d'Aïn El Kerma, dans la daïra de Boutlélis, est sortie de l'anonymat à la faveur, malheureusement, d'une protesta citoyenne. Mercredi après-midi, des troubles sont venus subitement troubler la tranquillité qui prévaut d'habitude dans cette contrée côtière, située à cheval sur une zone frontalière délimitant la daïra de Boutlélis à celle d'Aïn El Turck. Les manifestants, qui ont barré la route menant à la localité mitoyenne de Madagh, ont exprimé ainsi leur ras-le-bol contre le déversement des eaux usées dans la mer. Les manifestants en colère ont dénoncé la pollution de la mer dans cette zone du littoral Ouest, dont la pêche artisanale constitue le principal atout économique pour la population de Cap Blanc. Il a fallu l'intervention des forces de la Gendarmerie nationale pour calmer les esprits surchauffés à l'extrême.

« Nous exigeons tout simplement l'arrêt du massacre, qui nous prive de nourrir les bouches de nos enfants. Nous interpellons le wali pour attirer son attention sur notre calvaire afin qu'il puisse prendre les dispositions qui s'imposent », avaient martelé en écho des pêcheurs et des exploitants de solariums de cette localité. Notons que M. Oufroukh Hocine, chef de la daïra d'Aïn El Turck, qui assure actuellement l'intérim à la tête de la daïra de Boutlélis, s'est déplacé sur les lieux pour s'enquérir de la situation. Il a par la suite reçu les représentants des familles mécontentes et a promis de prendre des mesures nécessaires à même de résoudre cet épineux problème qui est à l'origine des multiples contraintes et autres désagréments rencontrés par la population, d'une part, et de la dégradation de l'environnement, d'autre part.

Hier, donc, sur place, les membres de l'APW ont fait un constat amer de la situation : l'insalubrité, salle de soins inadéquate, bureau de poste fermé, absence d'une antenne administrative, insuffisance d'éclairage public, manque d'abris de pêche? Concernant les mauvaises conditions d'hygiène, c'est-à-dire les rejets des eaux usées directement en mer, et qui ont été à l'origine de la protestation des habitants, une réunion s'est tenue, jeudi dernier, au siège de l'APW avec les représentants des habitants de Cap blanc, en présence des directeurs de l'exécutif, notamment de l'emploi, de l'environnement, de la santé, de l'urbanisme et de l'hydraulique, ainsi que le chef de daïra par intérim, le maire et la Seor. Des décisions importantes ont été prises, lors de cette réunion, pour rétablir la situation et améliorer les conditions de vie. La sortie sur terrain hier de la délégation de l'APW a permis d'apaiser la colère des riverains par la prise en charge de leurs doléances.

Dans le secteur de l'Education, selon Mme Diab Moufidha, rapporteuse de cette commission, les classes seront dotées de tous les équipements nécessaires, particulièrement les chauffages pour celles qui en sont dépourvues. Les établissements scolaires qui nécessiteront des travaux seront par la même occasion réfectionnés pour entamer la prochaine rentrée scolaire dans de meilleures conditions. Quant à la salle de soins, celle-ci « sera transférée dans les locaux de la garde communale pour en faire une salle de soins, un laboratoire et un cabinet dentaire », nous dira M. Bensafi Smaïn. Toutefois, il y a risque que ce projet ne verra pas le jour, car le maire aurait décidé de transformer le siège de la garde communale en antenne administrative. Cette manœuvre dénote de l'absence de coordination entre les élus. Bien sûr que « pour l'antenne administrative, l'APW y a pensé », nous dira notre interlocuteur. L'APW avait suggéré que l'antenne administrative soit réalisée dans les locaux du cabinet dentaire qui répond à tous les besoins.

Des prises de décisions ont été retenues pour rétablir l'éclairage public et réhabiliter la route sur 3 km qui mène vers les plages. Pas moins de 20 postes d'emploi seront créés par l'ANGEM et une initiative au profit des jeunes (16 à 20 ans) a été prise, portant sur leur formation pour éviter la déperdition scolaire. Une benne tasseuse a été offerte par la wilaya pour régler un tant soit peu le problème d'hygiène. Enfin, pour ce qui est de l'assainissement, des projets seront lancés et ceux en cours connaissant un léger retard vont être mis sur rail et vont être réceptionnés dans les délais. Ce sont là les promesses de la délégation de l'APW consignées dans les rapports des commissions de l'hydraulique et de la santé, établis conjointement par Mme Rekkab Malika et Mme Djoher Toufahi.