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Six morts et des centaines de blessés : La terre bouge, Alger tremble

par M. Aziza

Le tremblement de terre de magnitude de 5,6 qui s'est produit ce vendredi à Alger a fait six morts et 428 blessés et provoqué un vent de panique parmi la population, réveillant ainsi le spectre du séisme de Boumerdès de 2003 qui avait fait près de 3.000 morts.

Le séisme, de magnitude 5.6 sur l'échelle ouverte de Richter, a eu lieu à 05h11. Son épicentre a été localisé à 19 km au nord-est de Bologhine.

Des témoignages recueillis auprès d'habitants de la capitale, les infimes secondes qu'a duré le séisme « ont paru une éternité ». Les habitants d'immeubles se sont rués à l'extérieur de leurs appartements, s'ensuivit une véritable cohue dans les cages d'escaliers au cours de laquelle la plupart des blessés ont été enregistrés.

Selon la cellule de crise installée au ministère de la Santé, quatre parmi les victimes décédées, prises de panique, se sont jetées par la fenêtre et deux autres sont décédées suite à un arrêt cardiaque. Pour ce qui est des blessés, la majorité ont quitté les établissements hospitaliers après avoir reçu les soins nécessaires ; seulement 21 d'entre eux ont été hospitalisés dont sept devaient être opérés hier vendredi.

Le responsable de la communication à la Direction de la Protection civile, le colonel Farouk Achour, a déclaré que la plupart des victimes ont été touchées suite à des mouvements de panique. Certaines se sont blessées en se précipitant dans les cages d'escaliers et d'autres se sont carrément jetées des fenêtres ou des balcons, a-t-il tenu à souligner. Il précisera encore qu'il n'y a pas eu d'effondrements de bâtiments ou d'édifices. Il affirme que la Protection civile a immédiatement dépêché des unités mobiles d'intervention avant même la localisation de l'épicentre du séisme. Il a indiqué que toutes les unités de ont été en alerte dès 5h11 et prêtes à intervenir ; qu'une cellule de crise présidée par le ministre de l'Intérieur a été installée au ministère pour superviser les opérations de reconnaissance, de sauvetage et d'intervention en général.

Farouk Achour a affirmé que le fait d'avoir un schéma directeur d'intervention en cas de catastrophe majeure, déjà établi, et les moyens d'intervention adéquats, permet une gestion rapide et efficace pour sauver des vies. L'ensemble des réserves d'interventions et les détachements de renfort de la Protection civile répartis sur les 48 wilayas du pays étaient en alerte.

Enfin, les éléments de la Protection civile restent toujours mobilisés, car les secousses telluriques, bien qu'elles soient faibles parfois, elles provoquent des effondrements.

Les responsables de la communication de la Gendarmerie nationale ont affirmé pour leur part qu'ils ont été submergés par les appels téléphoniques mais, ces appels ont été tous orientés vers la Protection civile. A noter que les services de la gendarmerie ont mobilisés des patrouilles à travers différents lieux à Alger et ses environs juste après le séisme, et ce pour la sécurité des personnes et des biens des citoyens.

Le ministre de l'Intérieur, en tournée avec le wali d'Alger et le directeur général de la Protection civile dans certains quartiers de la capitale, a affirmé dans une déclaration à la presse qu'après la secousse de ce matin, les familles vivant dans des habitations représentant un danger réel seront relogées dès ce soir.