Jeudi dernier et au quatrième jour après l'Aïd, la tension sur le pain
était toujours perceptible au niveau de plusieurs quartiers de la ville des
ponts, du fait que de nombreuses boulangeries ont maintenu leurs rideaux
baissés, laissant la place nette aux vendeurs informels qui en ont profité pour
élever le prix de la baguette à 15 et même 20 dinars.
La tension persistante sur le pain a contraint les citoyens à se déplacer
vers de lointains quartiers, où la faible densité des habitants a permis un
certain équilibre entre l'offre et la demande, pour dénicher quelques baguettes
de pain. Cette situation a entraîné des chaînes interminables devant les
quelques boulangeries, qui ont repris le travail et ce, dans une atmosphère de
tension et de bousculade de dizaines de personnes. Beaucoup de boulangers
croyant bien faire ont décidé de limiter les quantité de baguettes à vendre à
chaque client, dans le but de satisfaire le plus grand nombre. Ce qui bien
évidemment n'a pas été apprécié par les citoyens et n'a pas manqué non plus de
provoquer des mécontentements et des remous auprès de ces derniers. Situation
navrante qu'ont vécue plusieurs cités de la périphérie, à l'instar de Oued El
Had, Kaddour Boumedous, Benchergui, mais également des quartiers situés en
plein centre-ville comme Bab El Kantara, la cité Loucif (ex-cité Gaillard) et
celle d'Emir Abdelkader, plus connue par Faubourg Lamy. Les marchands
informels, qui écoulent leurs pains dans des corbeilles placées à même les
trottoirs, en ont profité pour augmenter le prix à 15 dinars et dans certains
endroits à 20 dinars, à l'exemple de Djebel Ouahch et de Boussouf. Ce qui n'a
pas manqué, là non plus, de susciter la colère des citoyens et certains parmi
ces derniers nous ont déclaré que des boulangers préfèrent maintenir leur
boutique fermée et refiler leurs baguettes à des jeunes pour les vendre plus
cher sur le trottoir. Et ainsi, poursuivront-ils, ces boulangers indélicats
auront gonflé leur marge bénéficiaire sans coup férir et bien sûr aux dépens du
porte-monnaie du citoyen. Et de s'interroger à propos de la réalité de
l'application de la permanence décidée par les autorités compétentes.
Questionné sur ce sujet, le président du bureau local de la fédération des
boulangers, M. Bouguerne, précise qu'en premier lieu, la permanence ne concerne
que les deux jours de l'Aïd, en second lieu, la liste de noms retenus pour
celle de cet Aïd 2014 a été faite par la seule direction du commerce et ce,
contrairement aux années précédentes où elle était confectionnée en
collaboration avec la fédération des boulangers. « Et dans pareil cas, nous
déclinons toute responsabilité de notre organisation dans ce qui s'est passé »,
a-t-il souligné.