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Des chauffeurs de taxis à la recherche d'une station

par A.Mallem

Le problème de l'absence de stations pour les taxis qui desservent la zone est et nord-est de la ville de Constantine (Oued El-Had, Sidi-Mabrouk, Ziadia, Djebel Ouahch, cité Emir Abdelkader, Boumerzoug, etc.) est revenu ce week-end sur le tapis.

De nombreux taxis que nous avons rencontrés hier à l'ancienne station Zaabane, située derrière la Maison de l'agriculture, fulminaient contre le sort qui leur a été fait. « Nous sommes les seuls à n'avoir pas de stations au centre-ville. Jeudi, une dizaine de nos taxis ont écopé de contraventions de 2000 dinars chacune établies par la police pour s'être arrêtés à l'ancienne station afin de débarquer des clients. Pourquoi cette hogra ? », ont crié les chauffeurs de taxis qui appartiennent tous au syndicat corporatif de l'Union nationale des chauffeurs de taxis (UNACT). Les plaignants ne cessent de reprocher aux autorités de les avoir délogés, il y a trois ans, de la place Chitour, située en face du centre culturel Benbadis, au motif que le mur du square Benaceur et la chaussée attenants allaient s'effondrer. « Ni l'un, ni l'autre ne se sont effondrés et la place est réservée maintenant au stationnement des véhicules privés alors que nous sommes livrés pieds et points liés à la police de la circulation et aux motards qui nous font la chasse et nous empêchent de nous arrêter au centre-ville sous peine de contraventions et retrait de permis. Cela devient insupportable», se sont-ils plaints en évoquant encore la concurrence féroce qui leur est imposée par les fraudeurs qui prennent de force leurs places dans les autres stations. Bref, c'est le ras-le-bol général et les chauffeurs de taxis brandissent maintenant des menaces de débrayage qu'ils comptent organiser juste après ramadan. « De la sorte, pensent-ils, les autorités seront obligées de trouver des solutions à notre cas tout en mettant fin à notre errance ». Contacté hier, le secrétaire général du bureau local de l'UNACT, M. Mahcène, a confirmé le malaise existant au sein des ces taxis qui sont au nombre de 300. « Cela est justifié par l'absence de stations pour ces taxis car celles de la périphérie comme Daksi, Oued El-Had, et d'autres, sont quasiment squattés par les fraudeurs qui règnent en maîtres dans ces lieux sans qu'ils soient inquiétés le moins du monde. Nous avons demandé à la commission communale de nous accorder la place Kerkeri, transformée par de simples individus aujourd'hui en parking payant, mais le maire n'a pas voulu donner son agrément.

Les taxis sont désespérés et il se peut qu'ils fassent quelque chose après ramadan », a averti M. Mahcène en n'écartant pas l'éventualité d'une grève générale. Contacté lui aussi hier, le chef du service transport de la mairie, M. Bouarroudj, a nuancé les propos du SG de l'UNACT en déclarant que les taxis sont en faute parce qu'ils ont refusé la proposition qui leur a été faite par la mairie de prendre la station qui leur avait été réservée derrière le marché Boumezzou.

«Pour la station de Kerkeri, il y a un accord de principe au sein de la commission communale de transport et de la circulation pour les transférer à cet endroit, toutefois l'accord du P/APC est indispensable. Mais cette option devient très difficile à cause des travaux de réhabilitation qui vont être engagés à l'hôtel Cirta qui surplombe la place», a expliqué le chef de service transport de la mairie.