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Ils visiteront plusieurs infrastructures : Les ministres du Commerce et de l'Agriculture demain à Oran

par Houari Saaïdia



Selon des sources bien informées, les ministres du Commerce et de l'Agriculture effectueront une visite d'inspection commune dans la wilaya d'Oran, le lundi 14 juillet.

Le marché de gros de produits agricoles d'El-Kerma, point d'intersection entre les deux secteurs, sera au centre du programme de cette visite simultanée de M. Amara Benyounès et M. Abdelouahab Nouri, respectivement ministre du Commerce et ministre de l'Agriculture et du Développement rural, indique-t-on de mêmes sources. Selon un communiqué du ministère de l'Agriculture, au cours de cette visite, «les deux ministres visiteront nombre d'infrastructures qui contribuent à la régulation du marché des produits de large consommation, notamment des unités de transformation de viandes, des marchés de gros des fruits et légumes et de marché à bestiaux, des exploitations d'élevage, ainsi que des chambres froides des unités de stockage ».

Concernant le marché de gros d'El Kerma, cet espace commercial en pleine expansion est devenu, en l'espace de trois années seulement, la source d'approvisionnement, à plus de 90%, de tous les marchés de détail de la wilaya d'Oran, en fruits et légumes, et même bien au-delà. Son noyau, en l'occurrence les halles centrales des fruits et légumes -puisque cet espace géré par une EPIC de wilaya comporte d'autres structures comme le marché aux bestiaux et celui des véhicules usagers- répond à la législation en la matière qui stipule que « les marchés de gros doivent être aménagés en carreaux et/ou locaux qui peuvent faire l'objet de cession ou de location au profit d'opérateurs économiques ayant le statut de personnes physiques ou morales et habilités à effectuer des opérations d'achat et de vente en gros ».

Il est à rappeler que les pouvoirs publics locaux, sous l'ex-wali, M. Boudiaf Abdelmalek, ambitionnaient de développer davantage cet espace commercial et maillon central du circuit de distribution de produits agricoles, d'y concentrer et de diversifier les filières de commerce de gros, pour l'ériger à terme en un « pôle agroalimentaire » régional. A cet effet, une proposition avait été faite aux grossistes «locaux» intéressés par un emplacement dans ce pôle, une formule consistant à verser préalablement 50% du prix du local (dont la valeur allait être déterminée ultérieurement en fonction d'un nombre de paramètres) et de compléter l'autre moitié, qui sera versée à partir des fonds de wilaya à titre de prêt, suivant un échéancier «très souple». C'était, pour reprendre les propos de l'ex-wali, «la seule façon pour garantir aux professionnels locaux la primauté, en passant outre une mise en concurrence nationale, qui ne tournerait peut-être pas à l'avantage des locaux, quand on connaît l'impulsion et l'appétit pour les affaires des grosses pointures du Centre et de l'Est». Mais l'opportunité ne semble pas être bien saisie par les concernés, qui, au lieu de s'engager dans la démarche sans plus tarder, via le directeur du commerce, le chef du projet, sont allés s'embourber dans des détails techniques superflus, sans aucune avancée sur le terrain. La variante d'un montage financier 50/50 entre les grossistes et la wilaya, pour la réalisation d'un marché de l'agroalimentaire à El-Kerma, dans le cadre d'un plan de délocalisation de l'activité, semble avoir été définitivement abandonnée par les autorités locales, et ce en raison de la «tergiversation» des commerçants de la ville à s'inscrire dans cette démarche. Il y a lieu de rappeler qu'un terrain de 21 hectares, bien domanial, avait été choisi dans le périmètre des halles centrales de fruits et légumes d'El-Kerma, jouxtant le marché de véhicules d'occasion et le (futur) marché à bestiaux. Le délai ayant expiré, les pouvoirs publics locaux ont invalidé l'alternative du financement participatif, passant à un mode plus efficace pour la concrétisation du projet, à savoir un montage financier entre communes (Es-Sénia, El-Kerma et Sidi-Chahmi notamment), un crédit bancaire et l'Epic de gestion des marchés de gros, le cas échéant. Une fois l'infrastructure mise en place, un avis d'adjudication national devait être lancé pour la cession ou la concession des locaux.